Titre : Tombé pour la France
Scénariste : Zidrou
Dessinateur : Simon Van Liemt
Coloriste : François Cerminaro
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2020
Prix : 12,45€
Suite à un repas où il subit la pression d’un censeur de la commission de censure, Ric Hochet quitte la table du restaurant très select de la Tour Eiffel. S’il est bien décidé à garder sa ligne de conduite, le journaliste constate très vite que son choix n’est pas sans conséquence. Grâce à un tuyau de la « Mondaine », son père, Richard Cœur-de-lion, est arrêté et un scandale éclate immédiatement dans la presse de caniveau à la botte de la Cinquième République. Pire, après s’être cru orphelin, Ric n’a pas pensé à régulariser sa situation militaire auprès des autorités. De fait, le scandale s’amplifie et le jeune reporter de La Rafale est enrôlé sous les drapeaux pour 16 mois afin d’effectuer son service militaire au 42ème RG du Génie. En quelques secondes, il doit dire au revoir à sa liberté, à sa Porsche Carrera, à ses cheveux et à sa petite amie Nadine. Sans oublier sa veste mouchetée fétiche ! Cependant, le soir du Nouvel An 1969, un événement se produit dans la caserne et le pousse à enquêter. Étant conscrit, il n’est pas totalement libre de ses mouvements. Peu importe, Nadine, qu’il voit quand il fait le mur, mène l’investigation de l’extérieur.
La vérité n’est pas toujours bonne à dire ! C’est pour cela que Ric voit sa vie sapée par un censeur via des moyens radicaux mais non violents afin de lui faire comprendre que ses révélations sur les dossiers « Haute-Terre » et « Gerboise Bleue » n’ont pas plu en haut lieu. En évoquant la censure de la presse – idée de base survenue via une mention à propos de la Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 qui l’intriguait dans ses lectures de jeunesse – Zidrou (Léonard) nous embarque littéralement dans cette nouvelle et rocambolesque aventure de Ric Hochet. D’une part parce que c’est très bien ficelé et d’autre part parce que plusieurs thèmes importants y sont abordés. La censure de la presse et la mainmise politique sur certains médias, l’homosexualité masculine, qui plus est en milieu militaire, l’importance de la femme dans la vie d’un homme (Nadine est aux premières loges !) et le harcèlement moral et physique infligé à certaines personnes du fait de leur différence (le légèrement enrobé soldat Garibaldi Tonaleti). Le scénariste ose et cela réussit parfaitement à la série qui conserve sa finesse humoristique. Un succès qui ne serait pas ce qu’il est sans la réappropriation graphique du dessinateur aixois Simon Van Liemt (Poker) qui, tout en respectant scrupuleusement l’esprit originel, sert avec brio et dynamise ces enquêtes depuis quatre tomes maintenant, bien aidé en cela par un autre auteur de « la ville d’eaux, ville d’Art », François Cerminaro (Godman), qui colorise l’ensemble avec une belle sensibilité chromatique. Un très bel hommage pour les dix ans de la disparition de Tibet.
Le trio d’auteurs fait une nouvelle fois mouche et commence bien 2020. Il nous tarde de les retrouver pour le cinquième opus, Commissaire Griot.
Stéphane Girardot
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2 Responses à “Ric Hochet (Les Nouvelles Enquêtes de) #4”