Titre : Au nom de Möa
Scénariste – Dessinateur : Jonathan Munoz
Coloriste : François Cerminaro
Éditeur : Fluide Glacial
Parution : Mai 2019
Prix : 14,50€
Après les événements qui ont montré le fanatisme absolu de ses adorateurs, Charles a pris soin de se faire discret. Désormais hébergé chez Cathy et Marie, il se cache aux yeux du monde, même s’il doit parfois accepter un petit boulot pour participer au loyer. Mais Charles reste un glandeur fainéant qui aime rester vautré dans le canapé. Jusqu’au jour où débarque Möa, un nouveau dieu généreux et humble, dont le culte explose rapidement. Si Cathy enquête sur cette soudaine apparition improbable, la petite Marie déclare être son amie pour devenir populaire à l’école…
« Je veux qu’on me fiche la paix. Par contre, je peux te donner des conseils. Il faut que tu te trouves un truc à toi. Un truc qui te rend unique. Par exemple, Jésus, il donnait du pain et tout le monde le kiffait. »
Une fois encore, Jonathan Munoz parvient à faire côtoyer l’humour le plus absurde avec l’horreur la plus complète. S’il avait déjà usé de la méthode sur l’excellent Mauvaises mines, il surprend cette fois aussi avec le déroulement de l’intrigue, qui commence comme une comédie déjantée et sarcastique puis se poursuit jusqu’au drame absolu… avant d’être désamorcée de façon inattendue. Si on sent qu’il pourrait même aller encore plus loin dans la dénonciation de certaines facettes de la société, l’auteur s’offre une chouette liberté dans cette série à l’humour parfois très noir. Moins répétitif et mieux construit que dans le premier tome, le récit, d’une grande fluidité, est servi par un dessin diaboliquement efficace qui souligne à merveille le propos corrosif de l’album.
Souvent drôle, parfois violente, voici une série qui ose et réussit.
Arnaud Gueury
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