
© Casterman 2016
Titre : Les Rêveries d’un gourmet solitaire
Scénariste : Masayuki Kusumi
Dessinateur : Jirô Taniguchi
Éditeur : Casterman
Collection : Écritures
Parution : Mars 2016
Prix : 16,95€
Gorô Inokashira poursuit ses pérégrinations culinaires au gré de ses déplacements commerciaux. Comme il en a l’habitude, le gourmet solitaire se laisse guider uniquement par ses envies aussi simples qu’essentielles à ses sustentations, corporelle et spirituelle, en recherchant des valeurs sûres. Mais chose importante, il ne s’interdit pas les surprises. Entre «vieux rideau de porte», cantine de mairie ou gargote ne payant pas de mine, la seule ligne directrice qu’il applique est de manger ce qu’il veut, quand il le veut et comme il le veut. Surtout sans façon ! Même si son terrain de jeu favori est la cuisine japonaise, il aime se laisser tenter par des saveurs étrangères, notamment péruviennes du côté de Shinanomachi ou encore françaises lors de son passage à Paris.
Après le Le Gourmet solitaire, Masayuki Kusumi continue le tour des mets du Japon, et plus, avec ces Rêveries au travers de tranches de vie de Gorô Inokashira. Une succession de chapitres qui débutent sensiblement de la même manière, en ce sens que le commercial – au sortir d’une réunion ou à la fin de sa journée – a un petit creux et se met en quête d’un restaurant afin d’assouvir son besoin. L’ensemble n’est pas dénué d’une certaine poésie ni d’humour aussi bien dans la description des plats que durant le choix des lieux ou encore les soliloques du personnage. Il est seul, mange seul et parle seul (sauf pour passer ses commandes). Et il est heureux ainsi. Cela pourrait paraître ennuyeux mais ce n’est pas le cas. Car non seulement c’est bien écrit mais le scénariste partage également des anecdotes sur les villes ou quartiers, les échoppes, l’origine des plats ou encore des ingrédients très intéressantes et enrichissantes. Mais le point d’orgue de l’ensemble est bien sûr la mise en images de Jirô Taniguchi (Elle s’appelait Tomoji). Le dessin contemplatif de l’auteur est absolument immersif. On a l’impression de sentir les odeurs et d’apprécier les saveurs en même temps que Gorô. Un trait d’une grande finesse où l’expressivité des personnages est juste remarquable.
Un succulent seinen qui met en émoi les papilles gustatives. A consommer sans modération !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Rêveries d’un gourmet solitaire (Les)”
27 juin 2017
Gloutons & Dragons #1 - La Ribambulle[…] l’on parle de manga et de gastronomie, impossible de ne pas penser à Jirô Taniguchi et son Gourmet solitaire qui ont sans nul doute inspiré Ryôko Kui. La mangaka invente des recettes étonnantes qui font […]