Titre : Volume 1/2
Scénariste : Virginie Greiner
Dessinateur : Olivier Roman
Coloriste : Filippo Rizzu
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Parution : Février 2020
Prix : 14,95€
1520. Gulbahar, épouse du sultan Soliman, quitte sa demeure pour rejoindre son mari et vivre au sein de son harem. Si, pour elle, ce changement est un déchirement, son fils pourra toutefois recevoir l’éducation qui le préparera à succéder au Padichah. Mais le harem est un monde mouvant, aux règles pourtant strictes, et une jeune esclave russe s’y signale par son rire charmant et sa volonté d’apprendre. Renommée Hurrem, « la joyeuse », Roxelane ambitionne de rencontrer le sultan, mais il lui faut d’abord assimiler la bienséance, savoir qui flatter pour s’ouvrir les portes et convaincre de sa soif de culture. Pour sa plus grande chance, ses erreurs vont rapidement faire parler d’elle…
« Elle a des qualités qui pourraient plaire au sultan. Mais malgré la discipline qu’elle s’impose, il ressort de chacun de ses gestes une sauvagerie et une pointe d’insolence qui sont loin d’être domptées! »
Figure mythique en Orient comme en Occident par son parcours chaotique et atypique, puis par l’influence qu’elle exercera sur la vie du Sultan et la Turquie, Roxelane nourrit de nombreux fantasmes jusqu’à nos jours. Personnage romantique, tragique ou vénéneux, ses représentations varient immanquablement d’un support à l’autre. Bien plus provocatrice et sexy dans le volume qui lui est consacré dans la série Succubes, on la retrouve collant plus à un certain réalisme dans ce scénario de Virginie Greiner, qui ne s’attache pas à sa jeunesse et fait plonger immédiatement le lecteur dans la vie quotidienne d’un harem. Bien que la collection mette en avant des souveraines machiavéliques ou calculatrices, maîtresses de leur destin, la scénariste en fait une femme plus fragile et incertaine, sympathique mais naïve. Si cela peut surprendre dans la lignée d’Aliénor, Cléopâtre ou Catherine de Médicis, le prochain volume mettra sans doute en avant un caractère plus affirmé. Visuellement, Olivier Roman propose un album précis dans ses décors et ses costumes, très bien rendus sans faire de surenchère dans le réalisme et le détail. Tout aussi important, Filippo Rizzu offre des couleurs chatoyantes comme on les attend d’un tel lieu et son travail enrichit considérablement ce premier volume.
Un album qui en apprend autant sur la vie d’un harem que sur son héroïne, bienfait culturel garanti !
Arnaud Gueury
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