Titre : Le sang des Scythes
Scénariste : Sylvain Runberg
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : François Miville-Deschênes
Éditeur : Le Lombard
Parution : Juin 2015
Prix : 14,45€
Malgré des tensions de plus en plus vives, la horde des vivants a su rester unie pour sauver Ziwiyé prise d’assaut par les Hittites, récemment alliés aux Kourganes. Mais le sang des scythes n’a que trop coulé et l’affrontement final avec les troupes du jeune roi arrogant Hattushili est inéluctable. Avant de se remettre en marche et de fondre sur l’armée ennemie, des Sarmates sont envoyées en éclaireurs. Ces dernières subissent alors une attaque surprise et hautement meurtrière des Kourganes ayant battus en retraite après leur défaite. Ces pertes supplémentaires ne font qu’accélérer la rébellion qui couvait parmi les guerrières aux seins nus depuis quelques temps. En effet, les dissidentes estiment que la mort de leurs sœurs est injuste et que leur Reine Simissée prend des décisions trop risquées au détriment de son peuple. Une scission où Thusia, la scribe venue de Babylone, jouera un rôle capital et lourd de conséquences pour elle.
Sylvain Runberg (Cases blanches) et François Miville-Deschênes (Millénaire) réalisent avec Le sang des scythes un album d’une densité scénaristique méticuleusement pesée. Les trahisons apparaissent au grand jour, les coups de théâtre sont nombreux, certaines personnalités se révèlent sous leurs vrais visages et les affrontements physiques ne manquent pas. L’enchaînement est à couper le souffle et magnifiquement orchestré. Les auteurs en profitent également pour vous éclairer sur les décisions passées de Simissée, en tant que jeune Reine, dont les répercussions se matérialisent de manière tangible dans cet album. La superbe couverture de François Miville-Deschênes augurait du beau à l’intérieur. Et vous ne serez absolument pas déçu ! Le dessinateur se fend d’un dessin criant de réalisme, sans fausse note, où la mise en couleurs est absolument incroyable. Les tensions entre les différents protagonistes sont rendues palpables par une retranscription très juste. De même que chaque planche dégage une superbe énergie insufflée par des cadrages et un découpage judicieux. D’un point de vue de l’écriture et graphiquement, cet opus est probablement le meilleur de la série. Ceci étant dit sans occulter la qualité des deux premiers tomes. N’oublions pas de mentionner l’intérêt historique de Reconquêtes qui va grandissant car au fil des pages se dévoile un peu plus ce pan méconnu de l’Histoire.
Le final s’annonce d’ores et déjà comme étant des plus palpitants et digne de toute votre attention.
Stéphane Girardot
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