
© Le Lombard
Titre : Sauvage
Scénaristes : Jean Van Hamme & Alcante
Dessinateur : Francis Vallès
Coloriste : Christian Favrelle
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mai 2015
Prix : 14,45€
Indes, XVIIIème siècle. Amnésique suite à un choc violent lors de son naufrage, Jolanne de Valcourt essaye de se reconstruire au sein du village de pêcheurs qui l’a recueillie. Elle a noué des relations particulières avec Chandi dont elle est très proche. Il lui a d’ailleurs donné le sobriquet d‘Oûma en attendant. Sa vie semble paisible mais quelque peu tourmentée par le fait qu’elle ne sache plus qui elle est. Malheureusement, certains traits de son caractère se manifestent instinctivement et son insoumission naturelle fait qu’une nouvelle fois elle est obligée de fuir. Laissant à regret Chandi derrière elle, la jeune femme décide de se rendre à Pondichéry afin de rejoindre d’autres firangui (blancs) français. Sur sa route, elle rencontre un ermite qui l’a met sous la protection de la déesse Kâlî. Mais longue est la route de la vérité. Et le passé toujours plus prompt à rattraper la jeune femme.
Alcante (La Conjuration de Cluny) et Jean Van Hamme (Largo Winch) se jouent du destin de Jolanne – un peu trop peut-être ? – en lui faisant subir des événements auxquels elle ne peut strictement rien. En effet, le duo de scénaristes, après la trahison, la servitude et le bannissement, lui impose un naufrage suite à son évasion. Elle subit plus qu’elle n’agit mais cependant, malgré ces coups du sort imposés, elle s’en tire toujours. Non sans dommages comme cette amnésie temporaire le prouve. Ce cinquième tome est du même acabit que les précédents, offrant son lot de déconvenues à l’héroïne marquée au fer rouge d’une fleur de lys. Cependant, il y a des éléments positifs, comme sa rencontre avec Chandi ou encore celle avec Jeanne Dupleix. De plus, il est intéressant de voir comment sont gérées les situations inconfortables issues de retrouvailles avec les protagonistes (l’Amiral de La Bourdonnais et l’officier anglais Craig Walker) ayant connus Jolanne dans ses «vies passées». De fait, le récit vous tiendra bien en haleine tout simplement parce que vous serez piqués par la curiosité de connaitre le sort de la belle aristocrate. Dans un cadre historique bien documenté, Francis Vallès (Les Maîtres de l’orge) donne toute la mesure de son dessin avec un réalisme frappant. Les personnages évoluent dans des décors vraiment superbes qui sont magnifiés par la mise en couleurs chatoyante de Christian Favrelle (Tony Corso).
Le cliffhanger final présage une suite intéressante aux multiples rebondissements.
Stéphane Girardot
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