Titre : One, two, three, four Ramones
Scénaristes : Xavier Bétaucourt & Bruno Cadène
Dessinateur : Éric Cartier
Éditeur : Futuropolis
Parution : Juin 2017
Prix : 20€
Douglas Glenn Colvin, futur Dee Dee Ramone, a une adolescence très mouvementée et itinérante en Allemagne, où il suit de base en base les affectations de son père, sergent dans l’armée américaine, alcoolique et violent, avec sa mère, allemande et également portée sur la bouteille. La vie n’est pas rose tous les jours ! D’ailleurs, il est impossible de dire le nombre de fois où Doug a assisté aux affrontements violents entre ses parents. C’est dans ce contexte d’instabilité familiale qu’il découvre la défonce et le rock’ n’ roll. Quelques années plus tard à New York, il rencontre ses trois « faux frères », tous aussi paumés que lui. Avec John Cummings aka Johnny, Jeffrey Hyman aka Joey et Tamás Erdélyi aka Tommy, ils créent alors le groupe mythique et emblématique du mouvement punk rock, les Ramones. Ensemble, ils imposent un style musical mais aussi un code vestimentaire à base de perfecto, cheveux longs, jeans troués, tee-shirts et Converses ou Keds usées toujours prégnants de nos jours. Ceci est leur histoire vue par Dee Dee Ramone, bassiste et parolier de la formation.
Le duo de scénaristes, composé par Xavier Bétaucourt (Trop vieux pour toi) et Bruno Cadène (Grand Reporter à France Culture et fan de Rock), propose ici un biopic des Ramones sans langue de bois ni faux semblants. C’est cash, trash et surtout punk à mort. Les tranches de vie du groupe que les auteurs ont choisies sont parfaitement significatives et donnent une image très vraie de ce qu’il a été. Chacun des membres de la « famille » Ramone est passé au peigne fin avec un focus plus important sur Dee Dee, le narrateur post-mortem de cette histoire. Le contexte et les ambiances sont tellement bien restitués qu’on s’y croirait vraiment ! Les fans, mais aussi les curieux, seront sans nul doute conquis par ce vibrant hommage à ceux qui sont souvent cités comme étant le premier groupe de punk rock. Malgré un nombre fleuve de concerts – 2263 – ils n’ont pas connu le succès escompté mais ont largement influencé le punk et ses dérivés aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Parce qu’il est probablement le plus underground des dessinateurs et que son Route 78 est furieusement raccord avec le présent album, Éric Cartier était plus qu’indiqué pour retranscrire graphiquement ce One, two, three, four Ramones. Le trait souple et stylé du dessinateur, qui a entièrement réalisé l’album au crayon et au feutre noir, est parfaitement dans le tempo du début à la fin. Mention spéciale pour la couverture avec le logo mythique de la formation ! Un énorme travail de documentation, à la fois écrit et visuel, dont le rendu est de grande qualité. Pour être encore plus complet, un dossier de neuf pages truffées d’explications page par page parachève l’album.
Avec un album comme celui-ci, il est certain que « Punks not Dead » et que le « Punk Will Never Die too » ! One, two, three, four, Ramones……
Stéphane Girardot
Réagissez !
Une réponse à “One, two, three, four Ramones”