Titre : Route 78
Scénariste : Audrey Alwett
Scénariste – Dessinateur : Éric Cartier
Coloriste : Pierô Lalune
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Parution : Mars 2015
Prix : 19,99€
Éric et Pat décident de tracer la route en 1978. Ils décollent pour les States, non pas pour voir la route 66 mais pour rallier San Francisco, la ville des hippies, en partant de New York. Sans un dollar en poche, ils font du stop pour réaliser ce rêve où ils doivent traverser le continent américain. Et pour se faire un peu de thune, Éric vend des dessins. Le système D est de rigueur. Mais Google Map n’existe pas et ce qui devait être un périple de quatre jours se transforme en un véritable road trip de deux mois. Les amoureux en quête du Flower Power découvrent alors une Amérique tout autre que celle qu’ils avaient imaginée. Introspection.
Comment peut-on définir Route 78 ? On peut dire que c’est une tranche de vie à cœur ouvert sans faux-semblant ni langue de bois. C’est un récit intimiste qui vous fera rire mais qui, plus d’une fois, vous prendra aux tripes. Pourquoi ? Parce qu’il est tantôt drôle de par certaines situations complètement dingues mais aussi très dur et violent. Car mine de rien, le couple de jeunes tourtereaux, en l’occurrence Éric Cartier (L’Expédition d’Alunÿs) et son épouse Patricia, aurait pu mourir plusieurs fois durant ce road trip à l’autre bout du monde. Il y a de la naïveté, de l’innocence et cette belle histoire d’amour qui dure toujours. Au-delà de la défonce, ils ont croisé le chemin de marginaux et de laissés-pour-compte. La partie immergée de l’iceberg américain. Émotionnellement, on peut également affirmer que ce voyage a été très chargé. Parce qu’il y a Cetrina ou encore Rainbow… Cette histoire de 150 pages est tout simplement incroyable. Et avec l’expérience d’Audrey Alwett (Ogres), Éric Cartier a su remettre de l’ordre dans ses souvenirs pour nous les faire partager de la manière la plus cohérente qui soit. Le résultat est là : ça se lit, ça se dévore, ça se savoure. Pour parachever cela, un dossier comprenant des photos et des dessins de l’époque, des story-boards, des pas à pas de plusieurs cases jusqu’à la colorisation à la belle sensibilité chromatiques de Pierô Lalune et une confidence du dessinateur, est proposé en fin d’album. Sans oublier le petit lexique car on cause aussi anglais dans cette magnifique BD.
A lire sans faute !
Stéphane Girardot
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