Titre : Corrida aux Champs-Élysées
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Nicolas Barral
Coloriste : Philippe de la Fuente
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2019
Prix : 18€
Sa mission de garde du corps auprès de l’actrice américaine Grace Stanford étant finie, Nestor Burma profite de quelques jours de vacances aux frais de la princesse dans le milieu du cinéma. En effet, sa chambre au Cosmopolitan est réglée jusqu’à la fin du mois et l’agence Fiat Lux est fermée. Il aurait bien tort de gâcher cette opportunité. Ainsi, le détective qui met le mystère K.O. participe à des avant-premières avec son ami Covet, journaliste au Crépuscule, et fréquente – toujours avec ce dernier – des lieux de la haute où tout le gratin du ciné se croise. Après avoir vu Sourdes menaces, ils vont visionner Le pain jeté aux oiseaux du jeune Jacques Dorly qui signe le retour de l’actrice Lucie Ponceau que tout le monde croyait morte. Une fois la séance finie, Covet tient à aller au domicile de la star, qui n’a pas souhaité assister à la projection, afin de décrocher une interview. Sur place, ils trouvent son corps inanimé ainsi que des gâteaux à l’opium. Suicide ou meurtre ? Entre grand banditisme, drogue, stars du grand écran et show business, Nestor Burma – toujours là où il faut ou presque – fonce tête baissée dans cette corrida aux Champs-Élysées !
Paru en 1956, Corrida aux Champs Élysées n’est pas du tout la suite de L’homme au sang bleu sorti en 1945 mais il fait partie des Nouveaux mystères de Paris, une série de quinze romans écrits entre 1954 et 1959. Cependant comme l’action se déroule dans le milieu des salles obscures, ce dernier en constitue une prolongation logique bien que n’étant pas raccord en terme de temporalité en ce qui concerne les faits exposés par Léo Malet. Voilà pour la petite histoire. Cette nouvelle enquête du célèbre privé est comme toujours extrêmement bien ficelée mais surtout très bien adaptée par Nicolas Barral (Les aventures de Philippe et Francis) qui en est à son troisième « Burma ». L’auteur gère parfaitement le nombre important de personnages qui gravitent autour de l’intrigue ainsi que les nombreux coups de théâtre et en assure une mise en scène très efficace… très cinématographique, ce qui est de bon ton pour le coup ! La charte graphique définie par Jacques Tardi est très prégnante. À l’instar d’Emmanuel Moynot, Nicolas Barral arrive à imposer une touche personnelle qui ne la dénature en rien et qui ravira l’ensemble du lectorat. Une nouvelle fois accompagné par la belle sensibilité chromatique de Philippe de la Fuente, le trait du dessinateur nous offre une jolie balade dans le 8ème arrondissement de Paris ainsi qu’une bonne dose de suspense !
Nous sommes loin de le Dernière Séance BD de Nestor Burma et nous nous en réjouissons. Le prochain long métrage est attendu avec impatience !
Stéphane Girardot
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