Titre : Les Rats de Saint-Eloi
Scénariste : Patrice Ordas
Dessinatrice : Nathalie Berr
Coloriste : Sébastien Bouët
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Mai 2015
Prix : 13,90€
Oubliez les lignes encombrées à l’heure de pointe, la saleté chronique et les odeurs malodorantes du Métro. Cet album évoque une époque moins actuelle, celle de la crue de 1910. Le Métropolitain n’a d’ailleurs, pour l’instant, qu’un rôle secondaire. Alors que les eaux de la Seine s’apprêtent à déborder, du rififi se prépare chez un prestigieux joaillier de la capitale. Les « Apaches », peu commodes, traînent en ville et enrôlent les mauvaises graines. Valentin, apprenti chez Verne, Place Vendôme, a le profil type. Recruté par Le Fennec, il ne peut plus faire demi-tour. La Brigade du Tigre du commissaire Sébille a beau veiller au grain, un mauvais coup se prépare…
Habitué aux romans historiques, Patrice Ordas s’est aussi mis à la bande dessinée depuis quelques temps. Cette casquette d’auteur déjà chevronné, ajoutée à son expérience de directeur de l’école de joaillerie de Paris pendant un quart de siècle, en fait le scénariste tout trouvé de cette enquête policière. Les éléments de fiction, tels les bijoux de la Maison Verne, ne sont pas du toc et s’inspirent avec fidélité du contexte de la Belle Époque, jusque dans ses aspects les plus noirs. C’est assez brillant. Nathalie Berr, connue notamment pour La Maison Dieu, est à l’aise pour retranscrire les ambiances et personnages hauts en couleur de 1910, pour le plus grand plaisir du lecteur. Le drame final maintient tous nos sens éveillés et on réclame la suite.
Loin d’être un naufrage, cet album ouvre au contraire une enquête palpitante.
Nicolas Raduget
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