- Titre(s) : Le Passage
- Scénariste(s) : Jeff Lemire
- Dessinateur(s) : Andrea Sorrentino
- Coloriste(s) : Dave Stewart
- Editeur(s) : Urban Comics
- Collection : Urban Indies
- Parution : Avril 2023
- Prix : 19,00 €
- EAN : 9791026821946
En débarquant sur un îlot perdu au bout du monde, sur lequel veille un vieux phare rouillé, John Reed pensait juste faire son travail de géologue à l’appel de la seule habitante des lieux. Personnage maussade et solitaire, parfaitement adaptée à son cadre de vie, Sally a en effet découvert un trou étrange, une sorte de puits parfaitement circulaire dont il est impossible d’estimer la profondeur. Alors que l’environnement le met particulièrement mal à l’aise, suite à une vieille histoire liée à sa mère, John entreprend de comprendre l’apparition de ce phénomène en commençant par envoyer un drone dans l’obscurité…
« Ce n’est pas le mal de mer. C’est juste que j’ai du mal avec l’eau. J’en ai même une frousse bleue, pour être honnête. »
Après avoir conclu l’épatante série Gideon Falls ou l’étonnant et touchant Primordial, en plus d’autres collaborations dans l’univers de DC Comics, Jeff Lemire et Andrea Sorrentino s’associent à nouveau autour d’une anthologie horrifique puisant dans leurs références communes, à mi-chemin entre le thriller et l’horreur pure. Aucune scène gore ou réellement macabre ne vient donc ponctuer ce récit, mais une ambiance pesante, noire comme le geai et ouverte à de multiples interprétations. L’envie des auteurs de créer un univers partagé que chaque nouveau volume viendra enrichir par une intrigue nouvelle permet d’espérer une série au long cours pleine de pépites, mais elle impose aussi de lentement immerger les lecteurs. Par conséquent, Le Passage risque de déstabiliser et de manquer son coup si on n’accepte pas d’y revenir pour mieux saisir les intentions. C’est le principal reproche qu’on peut faire à ce titre inaugural, bien trop vite lu malgré sa pagination et trop obscur pour vraiment captiver, sûrement la raison pour laquelle Urban Comics a fait le choix judicieux de sortir le suivant à la même date.
Un album visuellement superbe et angoissant, mais trop vide dans son propos pour bien faire comprendre son concept. Enchainons vite sur la suite pour pénétrer ce Mythe de l’Ossuaire à peine évoqué.
Arnaud Gueury
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