- Titre(s) : Leaving D.M.C.
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Run
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Collection : Label 619
- Parution : Janvier 2022
- Prix : 16,90 €
- EAN : 9782810202621
Quelques années après les émeutes provoquées par les Machos, notamment à Dark Meat City, la ville s’est bien remise des événements dans le sillage de communautés apaisées. Mais la menace plane encore, comme en témoigne l’explosion d’une fusée chinoise à proximité de la Lune. Le gouvernement américain craint une attaque, bien que les ennemis soient invisibles depuis sept ans, et se tient prêt à tout. De leurs côtés, Vinz et Angelino ont repris leur train-train quotidien. Livreur de sushis, Angelino voit l’avenir sereinement quand un groupe paramilitaire, excité par des rumeurs menées sur les réseaux sociaux, fait un carnage dans son restaurant. Captée par des caméras de surveillance, sa réplique laisse croire à un retour sur Terre des Machos. En cavale loin de DMC, il entraine Vinz à la recherche de leur ami Willy…
« On dirait que ça te fait plaisir de te foutre dans la merde à chaque fois, Lino… A croire que c’est ta raison de vivre… Et t’as pas l’air inquiet, c’est bien ça qui m’inquiète…
– On en a vu d’autres, non? »
La fin de la série en 2015, accompagnée ou suivie de séries parallèles développant l’univers créé par Run, ne laissait pas vraiment espérer une suite, bien que la conclusion, ouverte, précisait bien que rien n’était conclu. Ce retour, qui marque la première collaboration entre le Label 619 et les éditions Rue de Sèvres, se frotte aux hautes espérances de fans qui ont érigé un statut culte à l’œuvre de l’artiste, un rang mérité tant le mélange entre différents genres, à la limite de l’expérimentation graphique, était réussi. La réaction risque d’être assez partagée selon les sensibilités. Car cette suite se montre infiniment mieux construite, grâce à la maturité de l’auteur et sa possibilité d’avoir une vision directrice dès le début, mais on pourra penser qu’il manque en échange un poil de folie. Cette fois, pas de pages en noir et blanc, pas de délire visuel… mais une narration parfaitement maitrisée, un graphisme à son sommet et une narration d’une grande fluidité. Si Run est plus sage, il atteint un niveau de dessin jamais atteint avec cet album, ce qui va de pair avec un scénario plus linéaire mais plus abouti, qui poursuit sa dénonciation des théories du complot, de l’utilisation malsaine des réseaux sociaux, du communautarisme. Après une première partie ébouriffante, la cavale des deux héros permet enfin d’en apprendre enfin davantage sur le touchant et discret Vinz, avant une conclusion pétaradante dans une délirante communauté survivaliste.
Un retour propre sur lui, mais toujours aussi décoiffant et malin.
Arnaud Gueury
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