Titre : Les Larmes de Hel
Scénariste : Yann
Dessinateur – Coloriste : Roman Surzhenko
Couverture : Grzegorz Rosinski
Éditeur : Le Lombard
Parution : Avril 2021
Prix : 12,45€
Durant la révolte des esclaves, Aaricia et Thorgal prennent la fuite sur le navire de Sveynn-le-Bâtard en compagnie d’Isoline et de la völva Thorbiorg. Ils quittent définitivement le Daneland et mettent le cap sur Jómsborg pour rejoindre le fief du chef suprême des Jómsvikings, père adoptif de Sveynn et compagnon de combats d’Harald à la Dent Bleue. Alors qu’une muraille de brumes leur fait face, Sveynn décide de la contourner. Cependant, peu de temps après, la présence au loin de “Niddhogg”, le drakkar d’Harald et ses farouches guerriers, le pousse à réviser son jugement et à s’aventurer dans la zone brumeuse. Par un coup du sort ou une manigance des dieux, l’équipage fait naufrage sur l’îlot de Bóhk Lihnn, considéré comme l’entrée du Helheim où se situent les portes des enfers de la déesse Hel. Un lieu qui recèle bien des dangers et verra des destins se sceller, notamment celui de Sveynn qui se proclame « à la Barbe Fourchue ».
Le scénario de Yann (Atom Agency) intègre plusieurs dimensions. Il y a celle qui relève de l’historique car Harald à la Dent Bleue et Sveynn à la Barbe Fourchue ont réellement marqué l’Histoire, celle qui colle au sociétal avec le féminisme, assez radical dans le genre Femen via la communauté d’Hildegunn sur Bóhk Lihnn, ou encore la famille à travers Sveynn (enfant illégitime issu d’un viol pourvu d’un géniteur qui le rejette et d’un père adoptif aimant), celle en rapport avec la mythologie – à la base de l’univers thorgalien – car ici la déesse Hel est évoquée et enfin celle de l’imaginaire issu du savoir-faire du scénariste. L’ensemble est parfaitement agencé et donne un récit maîtrisé très prenant qui ne manque ni d’intérêt ni de rebondissements. De plus, le titre de ce nouvel opus, Les Larmes de Hel, est une métaphore plutôt bien trouvée. Avec beaucoup d’humour, Yann nomme Arlesthön un des guerriers en page 4. Et, après la romance entre Enyd et Medhi, l’eunuque en fin du tome 8, la dernière planche laisse profiler une relation entre Isoline et Seck l’esclave numide, message clair contre le racisme. Graphiquement, Roman Surzhenko réalise une superbe prestation où l’on retrouve son trait énergique et irréprochable. La mise en couleurs est également très réussie et dégage des ambiances au diapason des événements et des lieux. Notons que Grzegorz Rosinski est encore aux côtés de ses héros puisqu’il signe la belle couverture.
Un album, avec des personnages forts, qui se révèle très plaisant !
Stéphane Girardot
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