
© 2020 Dupuis
Titre : Petit Hanneton
Scénariste : Yann
Dessinateur : Olivier Schwartz
Coloristes : Hubert & Isabelle Merlet
Éditeur : Dupuis
Collection : Grand public
Parution : Octobre 2020
Prix : 15,95€
En hiver 1950, la guerre n’est pas un lointain souvenir. Les traumatismes sont toujours là et certains mystères subsistent. À Paris, Krikor, ancien compagnon d’armes du commissaire Vercorian, vient lui demander son aide pour retrouver Annette, dite « Petit Hanneton », une ambulancière de l’époque. Mais ce n’est pas vraiment le moment, la PJ étant en ébullition pour coincer René la Canne, l’ennemi public numéro 1. Tigran Vercorian propose donc à son camarade de se tourner vers l’agence de son fils, Atom, le détective privé qui a retrouvé les bijoux de la Bégum. Pris par diverses occupations que constituent des affaires familiales, des bouchers mécontents ou des retrouvailles avec un chef de bande peu fréquentable et proche de son père, Atom et son équipe, peinent à s’y mettre, jusqu’à ce que deux acteurs célèbres interviennent dans l’affaire…
Après avoir formé un tandem sur plusieurs « one-shots » de Spirou et Fantasio, Yann et Schwartz mettent leur talent au profit d’une série inventée de toute pièce et rendant hommage aux polars classiques comme Gil Jourdan, qu’ils avaient d’ailleurs essayé de reprendre à un moment. Dans ce deuxième tome, les clins d’œil à l’univers de Maurice Tillieux et à la culture populaire en général sont très nombreux, savamment dispersés dans des grandes planches riches en détails et en perspectives fameuses. Graphiquement, c’est une franche réussite, un travail d’orfèvre de la part d’Olivier Schwartz, magnifié par la palette de couleurs du regretté Hubert et d’Isabelle Merlet qui a repris le flambeau avec brio. Le scénario n’est pas en reste. Une remarque utile, toutefois, pour les cadeaux de Noël : ce n’est pas du Tillieux à la simplicité efficace, c’est bien du Yann. Fidèle à ses habitudes pouvant en épuiser certains (si, si, on a pu lire certains détracteurs à droite à gauche), il manie le verbe et l’argot – ajoutant ici l’argot arménien pour les besoins de l’histoire – sans retenue, ce qui est parfois un peu lourd mais passe beaucoup mieux que dans un Spirou pas habitué à cela. En gros, on retrouve dans Atom Agency ce qui passait pour des défauts dans des albums de Spirou, sauf qu’ils deviennent des caractéristiques propres à cette série, et sont plutôt plaisants ! Par conséquent, le duo a très bien fait de créer son propre univers et semble s’y épanouir pleinement (nous entraînant dans la danse). Le premier album l’avait déjà en partie montré, c’était indubitablement une bonne voie à prendre. Ce deuxième opus le confirme : cette enquête sur la disparition d’une ambulancière de guerre, mêlant fiction et éléments/personnages réels, est fort bien menée, avec l’humour et l’énergie que l’on attend de ce style, tout en offrant sa part d’émotion au lecteur.
Entre hommage au polar et identité propre, cette série a tout pour plaire. La suite des aventures d’Atom et sa bande se fait déjà attendre.
Nicolas Raduget
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2 Responses to “Atom Agency #2”
9 avril 2021
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12 novembre 2021
Thorgal #39 (Yann, Vignaux & Georges) - Le Lombard[…] faut le dire, nous ne nous attendions pas à une telle histoire de la part de Yann (Atom Agency). On aurait pu penser qu’il laisserait profiter Thorgal et le siens de leurs retrouvailles après […]