© Glénat, 2020

Titre : Mickey et la Terre des Anciens
Scénariste : Denis-Pierre Filippi
Dessinateur : Silvio Camboni
Coloriste : Samuel Spano
Éditeur : Glénat
Collection : Glénat / Disney
Parution : Septembre 2020
Prix : 15€

Hanté par la disparition tragique de Dingo, Mickey vit isolé et résigné sur son lopin de terre flottant. Cordier de métier, il aide les habitants de ce monde fantastique peuplé d’îles flottantes à résister aux fréquentes tempêtes menaçant les liens qui unissent leurs lopins de champs. Malheureusement, les habitants doivent également faire face au tyrannique Seigneur Fantôme qui annexe de nombreuses terres afin de récupérer les cultures et d’étendre son pouvoir. La réquisition des terres de ses amis Horace et Clarabelle amène Mickey à revoir Minnie, toujours à la recherche du continent perdu des Anciens, une chimère qui a entraîné la disparition de Dingo. Contraints de faire front ensemble, Mickey et Minnie peuvent compter sur la Guilde des rebelles menée par un bien étrange et honnête Pat Hibulaire…

D’un certain point de vue, les Mickey proposés depuis quelques années par les éditions Glénat ont apporté à cette institution une touche particulière propre aux auteurs qui s’y sont frottés, tout en gardant les valeurs et l’authenticité de cet univers identifiable et unique. Jusqu’au duo Filippi-Camboni ! Après nous avoir mis une petite claque, tant visuelle que scénaristique, avec Mickey et l’océan perdu, les deux auteurs récidivent en nous proposant Mickey et la Terre des Anciens, un nouveau one-shot ambitieux et courageux qui amène Mickey et ses amis là où très peu ont pu les amener. L’histoire est plus simple qu’elle n’y paraît mais elle est toutefois plus adulte. Elle plonge nos héros dans un monde fantastique qui ne tient plus qu’à un fil et est dominé par un tyran. Un récit digne d’un film de science-fiction. Certes, la jovialité et la légèreté ne sont pas trop au rendez-vous mais elle laisse tout de même place à des propos plus sérieux et implicites qui, comme les films et dessins animés Disney d’hier et d’aujourd’hui, sauront toucher de manière différente petits et grands. Cela commence avant tout, et c’est le plus remarquable dans cet album, par un graphisme vertigineux et époustouflant soulignant par la même occasion l’incroyable nuance et diversité des couleurs de Samuel Spano.

Une prise de risque osée et réussie pour un Mickey qui sort assurément du lot. L’eau, l’air, pourquoi pas un quadriptyque avec deux autres albums sur la terre et le feu !?

Geoffray Girard