Titre : La Plantation
Scénaristes : Corbeyran & Bénédicte Gourdon
Dessinateur : Chetville
Coloriste : MiKl
Éditeur : Le Lombard
Parution : Février 2021
Prix : 14,99€
Ça tourne plutôt pas mal pour Alexis Carret qui s’est fait une réputation d’excellence. Mais il n’est pas entièrement satisfait malgré ses efforts et ceux de Manon, sa petite amie et associée, qui est tout autant passionnée que lui. Il recherche la parfaite sainte trinité – fruit, fermentation et torréfaction – qui lui permettrait de définir “Le” goût. Celui qui le différencierait de tous les autres chocolatiers car il n’y a que le goût selon lui pour se détacher de la concurrence. Ce qu’il veut c’est travailler avec de petits producteurs de cacao et échanger avec eux sur leur façon de faire. Pendant ce temps, Karen aborde Clémence dans la rue en se faisant très discrète. Elle lui explique la situation dans laquelle se trouve Ben. Bien sûr, les amis de toujours volent au secours leur “commercial” mais ils arrivent trop car il s’est déjà fait la malle en passant par une fenêtre. Après leurs retrouvailles, la situation devient bien plus dangereuse, au point qu’une mise au vert est plus que nécessaire. Cela tombe bien car Manon a trouvé une plantation artisanale de cacao au Vietnam qui cherche des débouchées. Sur place à Bên Tre, au sud de Saïgon, nos aventuriers du chocolat ont une fois encore la preuve que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Comment vont-ils se sortir de toutes ces situations assez épineuses ?
Nous annoncions ce troisième et dernier tome du Maître Chocolatier comme palpitant et il l’est ! Non seulement parce que la situation de Ben complique les choses pour tout le monde mais aussi parce que la mise au vert au Vietnam n’est pas de tout repos. Et nous avons adoré ce que Bénédicte Gourdon et Corbeyran (La Désobéissance d’Andreas Klupper) ont réservé à Édouard Carret en rentrant chez lui. Mais chut ! On dira que cela relève du chocolat 100 % cacao… autant dire très amer ! Si les scénaristes se concentrent sur ce qui se passe dans une plantation de cacaoyers (culture du fruit et fermentation) dans cet album, ils nous y mènent d’une façon bien singulière. De plus, leur choix s’est porté sur ce qui se fait de mieux en matière d’éco-responsabilité (process où tout est naturel) et d’intégration sociale (l’entreprise fait appel à des malentendants via une association). Mais connaissant Corbeyran, vous vous doutez bien que le propriétaire de celle-ci a une histoire peu commune qui est d’ailleurs vraiment bien trouvée. Bien évidemment, les auteurs n’oublient pas de nous parler du troisième élément de la sainte trinité, la torréfaction, qui mène Manon, Clémence et Alexis à Avignon. Inutile de vous dire que l’on ne s’ennuie pas un instant et que l’on en apprend beaucoup sur le circuit des cabosses. Graphiquement, Chetville réalise une nouvelle fois une très belle prestation où les pages 41 et 42 sont particulièrement marquantes. En effet, il s’agit de planches où se succèdent trois grandes cases, avec un texte en colonne, qui sont de véritables cartes postales/tranches de vie réelle du Vietnam. Magnifique ! Bruxelles, Asie, Afrique, France, peu importe le lieu, MiKl rend une mise en couleurs toujours aussi chatoyante !
Jamais une histoire sur le chocolat n’aura été racontée de façon aussi prenante qu’à travers cette trilogie douce et sucrée mais pleine de caractère.
Stéphane Girardot
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