- Titre(s) : Jusqu’au bout du monde
- Scénariste(s) : Yves Sente
- Dessinateur(s) : Laurent Verron
- Coloriste(s) : Isabelle Rabarot
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Grand public
- Parution : Novembre 2023
- Prix : 16,95 €
- EAN : 9791034757404
L’oncle Paul reprend son récit des aventures de Mademoiselle Juliette à la grande joie de ses neveux attentifs et impatients. Cette nouvelle histoire débute pourtant par un bien triste jour, celui de l’entrée des Allemands dans Paris. Mais c’est aussi l’anniversaire de Léa, et Juliette tient à ce que la fête de sa meilleure amie ne soit pas entièrement gâchée. Les invités doivent profiter de l’instant car, très vite, les nazis vont déverser toute leur haine sur la population, et les juifs en particulier. C’est le début d’un activisme clandestin et de papier pour Juliette, de la débrouille pour s’en sortir et des malheurs pour beaucoup de ses proches. Léa, notamment, est rapidement arrêtée puis déportée. La grande joie de la Libération est de courte durée pour Juliette, qui est mise au courant de l’inconcevable activité des camps, et arrive à se faire missionner à l’est pour à la fois faire un reportage et tenter de retrouver son amie…
Les lecteurs et lectrices ont désormais l’habitude de retrouver Juliette de Sainteloi à différentes étapes de sa vie, approximativement tous les dix ans. Après un premier album où on la découvrait adolescente et souffreteuse sur un paquebot (à l’occasion de l’aventure de Ptirou) et un deuxième en jeune adulte dans les années 1930, la voici maintenant devant survivre à la Seconde Guerre mondiale. Pleine d’idéaux et dotée d’une plume remarquée, elle résiste au mieux à l’événement et s’arme de courage pour tromper l’ennemi et surtout prendre soin de ses proches. On apprécie de la voir mûrir encore un peu plus et la guerre semble accélérer les choses. Elle se « tintinise » et embrasse l’aventure. Yves Sente et Laurent Verron aiment ce personnage et transmettent leur passion au public. Graphiquement, Laurent Verron maîtrise pleinement son art, tend de plus en plus vers le réalisme et s’emploie à nous livrer de très belles planches, dans un contexte difficile, du Paris occupé au chemin des camps et jusqu’au bout du monde… Isabelle Rabarot ajoute une touche parfaite de couleurs à toutes les ambiances. Le drame et l’aventure ont la part belle dans cette série qui convainc album après album, et dont il faudra bien compter sur une suite, contrairement à ce qu’une fausse et vile rumeur annonçait. Rendez-vous en 1955 dans l’album suivant.
Une série pleinement lancée et qu’on a hâte de voir basculer dans la seconde moitié du vingtième siècle.
Nicolas Raduget
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Une réponse à “Mademoiselle J. #3”