Titre : Ma fille, mon enfant
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : David Ratte
Coloriste : Mateo Ratte
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Janvier 2020
Prix : 18,90€
Chloé est au lycée et, comme de nombreux jeunes, a un petit ami. Heureuse dans sa relation, elle décide de le présenter à ses parents. Si son père est très ouvert, il n’en est pas de même de sa mère. Pourquoi ? Parce que le jeune homme s’appelle Abdelaziz et qu’il est d’origine maghrébine. Dès lors, les relations mère-fille se tendent, jusqu’à voler en éclats, résultat de l’obnubilation de la mère et de ses fortes tendances racistes. Si chacune d’elle souffre à sa façon de la situation, la cassure est-elle pour autant définitive ?
« Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, moi aussi je suis arabe.
– Nan! Nan! Faut pas tout mélanger. Ça n’a rien à voir! Toi t’es un pote! Et pis t’es presque français. »
Sujet casse-gueule mais non moins intéressant, le racisme n’est pas souvent traité car le retour de bâton peut faire mal s’il est abordé maladroitement. Ici David Ratte semble déjouer les pièges tout en mettant le doigt sur un phénomène de société avec les préjugés vis-à-vis d’une frange de la population. L’auteur use de son habituel humour tant graphique que dans les dialogues pour développer son histoire, qui est pourtant plus proche du drame qu’autre chose. Certaines situations de l’intrigue rappelleront peut-être des choses entendues, on pense par exemple à la citation ci-dessus avec un racisme ciblé. Si l’ensemble du récit est parfaitement réaliste, l’état d’esprit diamétralement opposé des deux parents laisse songeur mais est malgré tout nécessaire pour le bon déroulement de celui-ci.
Un album fort en émotion autour d’un sujet de société.
Nicolas Vadeau
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