- Titre(s) : Un empire de rouille
- Scénariste(s) : Nicolas Jarry
- Dessinateur(s) : Thomas Legrain
- Coloriste(s) : MiKl
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Octobre 2024
- Prix : 16,95 €
- EAN : 9782808211796
Russie. De retour d’une mission qui ne s’est pas déroulée comme elle le souhaitait, Daïa Anikine apprend la mort de son amie Sofia et l’élimination de son « psybot » Pythagore 331. Elles s’étaient connues au centre de formation du Mechanical Assault Division où elles avaient tissé des liens très forts et s’étaient retrouvées quelques années plus tard à Novgorod pour agir au sein du M.A.D, une structure mise en place après les guerres entre l’humanité et les mechams. Ainsi, afin de conférer moins d’autonomie aux robots et ne pas reproduire les mêmes erreurs que précédemment, les troupes d’élites de Novgorod se composent de tandems, un humain partageant sa conscience avec une machine alors semi-autonome. Daïa est l’une de ces « spirits » et Socrate 667 est son « psybot ». Pour retrouver l’auteur de l’attaque mortelle subie par son amie, tous deux vont outrepasser les directives de leurs supérieurs et enquêter sans autorisation. Une énorme prise de risque où ils peuvent absolument tout perdre.
Pour son premier album chez Le Lombard, Nicolas Jarry (Guerres & Dragons) développe une idée de Thomas Legrain à partir de laquelle il pose les bases d’un univers original et dont l’action se déroule dans une Russie futuriste totalement transformée, bien plus « démembrée » que ce qu’elle est déjà aujourd’hui. Un empire de rouille est une proposition qui introduit de fort belle manière une nouvelle série qui, en l’état actuel des choses, promet d’être très intéressante par la suite. Le scénariste, assisté du script doctor David Courtois, y installe une stratégie géopolitique à laquelle se trouve mêlée une « spirit » au caractère bien trempé et à la personnalité complexe. L’intrigue de cet opus d’introduction tient bien la route et maintient en haleine les lecteurs et lectrices du début à la fin grâce à de nombreuses et qualitatives scènes d’action. Il reste toutefois à l’issue de celui-ci une question qui ne trouvera pas sa réponse dans l’immédiat : pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est en lien direct avec le fil rouge général de M.A.D. De plus, le concept de partage de conscience entre humain et robot pousse au questionnement à la fois sur le plan spirituel, le plan scientifique, le plan philosophique mais aussi du point de vue de la religion. Graphiquement, Thomas Legrain (Latah) a relevé un véritable défi pour la retranscription où il a dû sortir de sa zone de confort, se réinventer totalement. Exit le photoréalisme, l’illustrateur s’emploie à exploiter son imagination pour les décors et les chara designs. Le résultat est plus que probant et prouve une fois de plus, si cela était nécessaire, toute l’étendue de son talent. Soulignons le réel plus apporté par la mise en couleurs de MiKl.
Il nous tarde de retrouver ce duo atypique pour la suite de ce récit prometteur.
Stéphane Girardot
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