Titre : Les Souliers rouges
Scénariste : Gérard Cousseau
Dessinateur – Coloriste : Damien Cuvillier
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Janvier 2019
Prix : 19,90€
Printemps 1944. Les habitants de Saint-Nicolas-du-Pélem, petit village tranquille de Bretagne, voient les Allemands réquisitionner certains de leurs bâtiments et s’y installer. C’est dans ce contexte que le jeune Jules rencontre un « Russe blanc » en exil, Georges Mikelitch. Entre ces deux-là, que tout oppose pourtant, c’est une belle amitié qui naît. Mais les occupants se font de plus en plus violents, bien décidés à rendre les Bretons plus bavards…
Difficile d’aborder les horreurs de la guerre, d’autant plus que Gérard Cousseau a ici tenu à rendre hommage à son beau-père, âgé de dix-sept ans à la fin de la guerre, et qui avait failli être victime d’une rafle dans ce même village. Et les auteurs s’en sortent bien ! On peut notamment souligner la sage décision de confier le dessin à une personne moins impliquée. Les aquarelles directes du jeune Damien Cuvillier magnifient cette belle histoire d’amitié, entre moments d’insouciance dans la nature verdoyante et épisodes plus graves dans le village meurtri. Évidemment, l’utilisation de la couleur rouge est partie intégrante de la puissance de l’album, jusqu’à l’image finale, pleine de poésie. On peut toutefois regretter le manque de subtilité de certaines cases, dû à un souci de didactisme peut-être exagéré pour un album qui n’est de toute évidence pas destiné à un public trop jeune compte tenu du caractère cru des agressions et tortures représentées. Mention spéciale pour la couverture de l’intégrale qui rend bien mieux justice à l’esprit de la série que celles des deux tomes – un aspect évoqué par le dessinateur lui-même, désormais à l’œuvre sur la série La Guerre des Lulus, assez embarrassé par le côté « putassier » d’une croix gammée sur une couverture d’album.
Une belle histoire d’amitié sur fond de Résistance.
Chloé Lucidarme
Réagissez !
Pas de réponses à “Souliers rouges (Les) – L’Intégrale”