Titre : Des horizons de feu
Scénariste – Dessinateur : Philippe Gauckler
Coloriste : Scarlett Smulkowski
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Août 2016
Prix : 12€
Le colonel Dekker a exfiltré Jan Blasko pour qu’il puisse être entendu à la commission d’enquête parlementaire des forces armées à propos des agissements du groupe Waterstone . Alors qu’ils longent l’Islande en avion, l’agent a des souvenirs cruciaux qui lui reviennent à l’esprit. Dans deux jours, le 29 janvier, une attaque nucléaire doit se produire sur le site pétrolier de Kashagan au Kazakhstan. Pendant ce temps à Kaspiysk au Daguestan (Russie), Oksana et son groupe finissent de mettre au point le télé-pilotage de l’engin contenant les ogives volées. En Allemagne, Jacob, Kurtz, Anika, la Chancelière Kermel et le Président Khanine se planquent dans une résidence d’été réservée aux cadres dirigeants des services secrets, inoccupée en cette saison et située sur le littoral de la mer Baltique. Ils sont rejoints peu après par Viktor Koralovski et ses amis. La confrontation entre l’ex-magnat du pétrole et le puissant chef d’état russe est explosive mais courte. Apprennant la menace qui plane sur le plus gros gisement du monde – celui de Kashagan – grâce à un mail de Blasko, l’oligarque déchu et quelques hommes décident de se rendre eux-mêmes sur place pour éviter des horizons de feu.
Philippe Gauckler est un personnage passionné par ce qu’il fait et on ressent aisément son enthousiasme lorsqu’on échange avec lui. Sa série Koralovski lui ressemble. Elle est passionnante d’un bout à l’autre. De la première à la dernière page de ce triptyque, l’auteur nous immerge dans un thriller géopolitique complexe et osé (la théorie de la pénurie durable est avancée) – parfaitement huilé – où le pétrole est au centre des enjeux. Une fiction très – trop ? – proche de la réalité. D’ailleurs, n’oublions pas que l’histoire de Mikhaïl Khodorkovski l’a très largement inspiré ainsi que l’instabilité prégnante en Ukraine. Et comme promis, dans Des horizons de feu c’est un grand coup de pied qui est mis dans la fourmilière. Vous comprendrez le pourquoi, le comment de tous les évènements développés dans les deux tomes précédents et qui en est réellement à l’origine. Le scénario est de fait toujours aussi dense mais surtout précis. Une précision telle que l’on peut entrevoir le travail de documentation colossal en amont. Et cette quantité incroyable d’informations sur les mécanismes du marché pétrolier, entre autre, est parfaitement vulgarisée et donc tout à fait intelligible. Servie par un dessin réaliste de bonne facture et un découpage très serré, la course contre la montre des protagonistes n’en est que plus haletante. Pour parachever les ambiances, nous retrouvons la coloriste Scarlett Smulkowski (Lance Crow Dog) dont la palette chromatique accompagne ce récit de fort belle manière. Pour conclure, saluons le clin d’œil sympa aux irréductibles gaulois !
Incontestablement, une excellente série en trois tomes. Peut-être aurons-nous la chance de lire une suite comme le laisse présager la dernière case de l’album ? Do svidaniya Viktor !
Stéphane Girardot
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