Titre : Dans l’ombre du monde
Scénariste – Dessinateur : Philippe Gauckler
Coloriste : Scarlett Smulkowski
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Août 2015
Prix : 12€
Alors que le professeur Myrabo, invité de la chaîne de télévision allemande Kabel Zwei, finit d’exposer hors antenne sa théorie sur l’alliance entre les Etats-Unis et la Russie pour contrôler le ravitaillement énergétique de la planète, le Q.G. du D.I.A.C. (Defense Intelligence Analysis Center) à Washington D.C. cherche à comprendre le message caché derrière l’attentat avorté de Berlin. En effet, la bombe retrouvée ne pouvait pas fonctionner et seul l’agent Blasko semble avoir les réponses à leurs questions. Pendant ce temps, Koralovski est en Mer Baltique sur le yacht de son ami Aleksandr Orlov afin d’atteindre une plateforme pétrolière abritant un laboratoire où a été mis au point un procédé d’extraction révolutionnaire. Toujours à Berlin, Jacob, Kurtz et Anika sont conduits au Bundesbunker, un site de repli stratégique, afin de les protéger car il semble que leur vie soit en danger suite à leur découverte. Un chassé-croisé d’informations et d’évènements qui laissent penser que Koralovski est au centre d’une opération d’envergure sans qu’il le sache.
Le premier tome de Koralovski nous avait fait forte impression. Et le deuxième opus ne vient que renforcer le bien que l’on pensait de cette série qui rentre tambour battant dans les “must have” de la collection Troisième vague du Lombard. Philippe Gauckler nous sert un récit absolument époustouflant, déstabilisant et ô combien intéressant. Où, après nous avoir appâtés dans L’oligarque et installés dans quelques certitudes, l’auteur nous bouscule et brouille toutes les pistes à force de rebondissements. Tant est si bien qu’il est impossible de savoir qui est du bon ou du mauvais côté. Bien sûr, le scénariste répond à quelques questions mais en pose beaucoup d’autres, ce qui rend cet album délicieusement machiavélique. Amis lecteurs si vous aimez vous triturer les méninges, vous êtes servis ! De plus, cette série est très osée car elle est centrée autour de la théorie de la « pénurie durable » et remet en question l’origine même du pétrole. Tout un concept qui aurait, si cela se vérifiait, des conséquences économiques et politiques énormes. Graphiquement, l’oeil expert verra un ou deux grains de sable. Un détail qui ne nuit en aucun cas à la lisibilité de l’histoire. Côté mise en couleurs, saluons l’excellent travail de Scarlett Smulkowski qui répond une fois de plus présente avec brio.
Pour qui n’a pas lu le premier tome, il est encore temps de rattraper votre erreur. Pour les autres, vous avez fait un excellent choix !
Stéphane Girardot
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