Titre : Jusqu’au dernier
Scénariste : Jérôme Félix
Dessinateur – Coloriste : Paul Gastine
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Octobre 2019
Prix : 17,90€
Russell a convoyé du bétail toute sa vie. Il sent que la fin de la profession est proche et sa seule motivation à venir sera de s’occuper du jeune Benett qu’il a pris sous son aile à la mort de ses parents. Décidé à acquérir un ranch dans le Montana, le vieux cow-boy, accompagné de Benett et de son fidèle compagnon de route, Kirby, prend la route et passe par un petit patelin nommé Sundance. Au lever du jour, Benett est retrouvé mort. La thèse de l’accident est privilégiée par les autorités locales mais Russell n’y croit pas et exige la tête du responsable…
Le renouveau du western en BD a été amorcé il y a déjà quelques années et les titres du genre de qualité se succèdent depuis. Jusqu’au dernier confirme cette tendance et met en lumière un duo d’auteurs de grand talent déjà aperçu sur la série L’Héritage du Diable. Jérôme Félix pose les bases de son récit autour du métier de cow-boy, plus précisément à l’approche de la disparition de celui-ci puisque les réseaux ferroviaires révolutionneront rapidement le transport de bétail. Ce sujet peu connu car peu abordé, quel que soit le médium, trouve ici tout son sens avec cet homme en bout de course dont le sens de la vie ne tient qu’à un fil. Le développement du chemin de fer à travers l’Ouest américain tient également un rôle essentiel dans le récit puisque toute sa dramaturgie réside dans les conséquences provoquées par l’attrait de prospérer grâce à lui. Le scénariste complexifie un peu plus son histoire en entretenant une certaine ambiguïté autour des différents personnages qui la composent, bons ou mauvais, l’appréciation de chacun variera probablement. Les planches de Paul Gastine sont d’une rare beauté. Si le dessinateur avoue être un perfectionniste et avoir besoin de temps pour réaliser un album, le résultat suffit à lui-même pour lui reconnaître un grand avenir dans la profession. Ses personnages ont de la gueule et affichent des expressions très réalistes. Quant aux couleurs, Paul Gastine passe aisément des scènes nocturnes éclairées au feu de bois aux ambiances plus ensoleillées avec maîtrise.
Assurément l’un des meilleurs titres de cette année 2019, si ce n’est le meilleur.
Nicolas Vadeau
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