Titre : Le Dernier Mousquetaire (2/2)
Scénaristes : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Vladimir Aleksić
Coloriste : Nuria Sayago
Couverture : Manchu
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Juin 2020
Prix : 14,95€
Depuis la Fronde et son attaque réussie contre la famille royale, le royaume de France ne survit plus qu’au cœur de Paris, la cour étant réduite à sa portion congrue et le souverain farouchement protégé par des hommes de confiance. Poussés par le Prince de Condé, les Espagnols décident de porter l’estocade finale en assiégeant la capitale, mais une autre alliance prend forme à Belle-Île autour de Fouquet et d’Antoine de Montbéliard. En échange de territoires, les Anglais et les Provinces Unies aideront dans un premier temps à repousser l’armée d’invasion, tandis qu’une petite troupe doit exfiltrer le Roi. Pour une telle mission, qui de mieux que les anciens mousquetaires Porthos, Aramis et D’Artagnan ?
« Condé, même s’il est vendu aux Espagnols, ne livrera pas Paris au pillage! Foi de Portau! Un prince de sang sain d’esprit ne livre pas Paris aux Espagnols, c’est tout! »
Tout comme Alexandre Dumas l’avait fait pour sa célèbre série de romans, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau mêlent le réel et le légendaire de leurs héros pour en tirer une uchronie passionnante et captivante. Retrouver les fameux trois mousquetaires – puisque Athos manque à l’appel – dans une autre ligne temporelle où Louis XIV n’a jamais régné permet d’ajouter un souffle romanesque à cette « fantaisie » historique très bien écrite. Les multiples rebondissements suivant l’idée de départ sont particulièrement bien menés et, au-delà de fines suppositions et de complots plus ou moins possibles mais toujours crédibles, ce sont les personnages qui marquent le plus. A commencer évidemment par le vieillissant D’Artagnan, homme d’honneur meurtri par son échec passé, Fouquet, parfait en stratège exilé, mais surtout le Prince de Condé, dont l’importance croit au fil des pages, jusqu’à atteindre un rôle capital auquel cette histoire offre un destin tragique et touchant. Excitant dans son scénario, ce diptyque s’illustre également par le dessin impeccable de Vladimir Aleksić, suffisamment efficace et précis pour ne pas surcharger ses planches de détails et laisser vivre l’intrigue. Pour retranscrire au mieux cette époque, Nuria Sayago use par ailleurs de couleurs adéquates et nettes, jamais trop vives.
Une fin d’aventure qu’on croirait presque vraie par instants.
Arnaud Gueury
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