Titre : Lune Rouge (2/3)
Scénaristes : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau
Dessinateur – Coloriste : Jean-Michel Ponzio
Couverture : Manchu
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Novembre 2019
Prix : 14,95€
Alors que la tension commence à monter au sein du goulag lunaire, des révolutionnaires soviétiques attendent un signe pour déclencher une grande grève qui devrait paralyser le gouvernement. Mais leur contact dans la prison doit se méfier pour ne pas éveiller les soupçons de la mafia qui gère les lieux d’une main de fer. Entraîné malgré lui dans cette lutte, Félix Ardan tente juste de survivre pour faire son temps et rentrer chez lui. Hélas, un concours de circonstances l’amène à être protégé par le « Vodj » lui-même, de quoi éviter à tous ses compagnons de le fuir comme la peste pour que leurs petits secrets ne soient pas ébruités…
« La contrebande rapportait bien et j’avais toujours voulu être indépendant… Tu comprends maintenant pourquoi je ne m’occupe que de mes affaires? »
Fred Duval et Jean-Pierre Pécau poursuivent leur aventure lunaire avec talent, s’orientant autant vers l’uchronie que vers le thriller carcéral pur et dur. Si bon nombre d’éléments restent plutôt difficiles à imaginer comme crédibles dans une réalité alternée, le rythme est si soutenu que la lecture se montre fluide et addictive. Sans être extrêmement développés, les personnages sont bien campés et chacun joue son rôle dans un scénario moins alambiqué qu’on pouvait le craindre. Si la situation géopolitique est expliquée de manière très – voire trop – didactique dans les premières pages où des dialogues peu naturels servent surtout à situer l’intrigue, les enjeux sont dorénavant bien définis et le cadre présenté dans tous ses moindres détails. Jean-Michel Ponzio peaufine de son côté son style si reconnaissable, avec ses atouts et ses faiblesses. Quelques incrustations photographiques retouchées ne sont pas du meilleur effet, mais le rendu général est toujours aussi unique. Les décors et la colorisation, impeccables, font passer quelques postures (de moins en moins) figées.
Montée en tension pour ce thriller hors normes.
Arnaud Gueury
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