Titre : Sur la route de Los Alamos
Scénaristes : Fred Duval & Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Denys
Coloriste : Scarlett Smulkowski
Couverture : Manchu
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Janvier 2018
Prix : 14,95€
Nouveau-Mexique, juin 1945. Bien que l’Allemagne ait capitulé en Europe, l’armée américaine poursuit les recherches en matière de bombe atomique sur le site de Los Alamos, sous la supervision de Robert Oppenheimer. Car le Japon persiste et les prévisions suite à une invasion du pays annoncent des pertes catastrophiques. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le physicien ne peut toutefois s’empêcher d’avoir des cauchemars à l’approche du premier test grandeur nature. Il profite alors d’une nuit pour prendre la tangente et rejoindre un petit bar à Santa Fe, où il fait la connaissance fortuite d’un jeune soldat déserteur, Jack Kerouac, et de son ami, Neal Cassady…
« Je suis certain que sa disparition n’est que passagère… Mais quoi qu’il en soit, et si on envisage le pire, j’aimerais votre opinion : si, par malheur, le professeur Oppenheimer était, disons, indisposé dans les prochains jours, cela remettrait-il en cause le programme des tests ? »
Plus facile d’accès que le triptyque précédent, ce premier tome d’une histoire racontée sur deux volumes offre plus de respiration et une vision libertaire très agréable. En mêlant le père de la bombe atomique au précurseur de la beat generation, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau rapproche deux mondes tellement éloignés l’un de l’autre que leur rencontre ne peut qu’être exceptionnelle. Les questions posées par cette idée folle sont nombreuses et les premières réponses apportées par les deux scénaristes ne peuvent que laisser s’échapper un « si seulement c’était vrai ! ». Mais est-ce aussi simple ? Autant dire que la suite sera attendue, car les auteurs savent comment manier une uchronie, quitte à parfois tricher sur quelques détails (Jack Kerouac n’ayant rencontré Neal Cassady qu’en 1947 par exemple). Dans un exercice graphique pas si évident, Denys fait forte impression. S’il doit évidemment retranscrire précisément le décorum des années 40, le dessinateur doit aussi opérer quelques contrastes entre le sérieux de la base militaire et la liberté qu’offrent les paysages du Nouveau-Mexique et à laquelle on associe le mythique auteur de Sur la route.
Une uchronie inattendue et porteuse de beaucoup d’espoirs pour le prochain tome.
Arnaud Gueury
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