Titre : Janvier 2015 – Le Procès
Auteur : Yannick Haenel
Illustrateur : François Boucq
Éditeur : Les Échappés
Parution : Janvier 2021
Prix : 22€
Le 2 septembre 2020 s’est ouvert à Paris le procès historique des quatorze personnes (onze accusés et trois en fuite) soupçonnées d’avoir prêté assistance à Saïd Kouachi, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly lors des attentats de janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale de Montrouge et le magasin Hyper Cacher de Vincennes. Événements durant lesquels les trois terroristes ont perdu la vie. Cinq ans après le drame, les présumés complices d’attentats islamistes sont entendus pendant près de trois mois et demi et jugés par la cour d’assises spéciale de Paris composée de magistrats professionnels. Le verdict est prononcé le 16 décembre 2020. Yannick Haenel et François Boucq ont été les yeux et les oreilles de Charlie Hebdo pendant ces audiences pour partager avec le plus grand nombre ce qu’ils ont entendu, vu et ressenti dans des chroniques publiées chaque jour sur le site et dans les pages du journal. Le présent recueil les regroupe et propose de nombreux dessins et textes inédits sur plus de 210 pages.
Il aura fallu beaucoup de courage à Yannick Haenel et François Boucq pour réaliser au quotidien la prise de notes et les dessins nécessaires à leurs articles lors de ce procès dit historique. Pourquoi ? Parce que cela a été dur, très dur d’entendre ce qui a été dit, de voir ce qui a été montré et de rester concentré sur l’objectif d’information et de compte-rendu pour lequel ils étaient présents. On le ressent aisément dans chaque chronique de Yannick Haenel. Chaque jour était un combat intérieur pour le romancier. Et l’on devine derrière ces écrits qu’il en était de même pour François Boucq (New York Cannibals). Le dessinateur a cependant réalisé avec beaucoup de respect, de sobriété et d’efficacité les illustrations de presse. Une véritable prouesse – à l’encre noire mais aussi en couleurs sur papier kraft – car le dessinateur est arrivé à faire transparaître les expressions et les émotions nonobstant les masques imposés par la crise sanitaire que nous vivons et subissons encore aujourd’hui. Malgré la taqiyya, la vérité qui fait défaut au final et la fatigue, nous reprendrons des propos de Yannick Haenel : “À la fin, ce n’est pas la mort qui gagne. Les récits sont plus forts que le mort.”
Ce recueil est un témoignage et un véritable devoir de mémoire d’une extrême intensité émotionnelle qui mérite tout notre intérêt. Pour Charlie et pour toutes les victimes.
Stéphane Girardot
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