Titre : Les Sables de Sinkis
Scénariste : Tristan Roulot
Dessinateur : Luc Brahy
Coloriste : Hugo Facio
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Avril 2019
Prix : 12,45€
Le misanthrope et sarcastique Jack Irons arrive en Indonésie pour un nouveau contrat. Il a été embauché par une fondation afin de faire le diagnostic du pont de Sinkis dont les travaux durent depuis dix ans. Durant le transfert en hélicoptère vers l’île de Sumatra, Pog, qui est content de bénéficier de ses compétences extraordinaires en la matière, lui fait un topo rapide de la situation. Comme l’ingénieur spécialiste des ponts n’est pas là pour s’amuser, il se met derechef au boulot même si les effets du « jet lag » se font sentir. Et il comprend rapidement la complexité de sa tâche. En effet, personne ne semble vouloir l’aider à part Mary, une sociologue qui finit sa thèse sur le coût de la corruption dans les chantiers. De plus, des milices armées subsistent encore dans la zone de construction et la rendent dangereuse. Malgré ce contexte, Irons s’aperçoit vite que de nombreuses choses ne vont pas du tout sur le chantier mis en place par la Starbridge Inc.. Étrange, sachant que cette dernière a fait des pieds et des mains pour obtenir le marché. Apparemment, ce que Jack Irons pourrait trouver et divulguer dérange indéniablement quelqu’un car les menaces dont il est victime sont de plus en plus violentes.
Après un premier tome de mise en place accrocheur et intéressant, nous étions curieux de savoir comment Tristan Roulot allait faire évoluer la série. L’intégration d’un personnage principal pour le moins atypique comme Jack Irons – il est ingénieur spécialisé, ce qui est rare pour un héros – dans un polar n’est pas chose courante et cela avait très bien fonctionné dans Ingénieur-Conseil. Pour cette nouvelle enquête, le scénariste change simplement de lieu et propose un diptyque, une formule qu’il a bien rodée avec sa précédente série Hedge Fund. Grâce à une vulgarisation des termes techniques efficace (cela devient une seconde nature chez l’auteur !) et une maîtrise parfaite des rouages du genre (suspense, rebondissements, coups de théâtre…), le lecteur se laisse entraîner sans mal et avec plaisir dans cette histoire très contemporaine et proche de ce qui se passe certainement sur des chantiers importants situés à l’autre bout de la Terre. Le trait réaliste de Luc Brahy (Force Navale) sert parfaitement le récit. Le dessinateur propose une lisibilité graphique très digeste et une très juste retranscription des ambiances. Hugo Sebastian Facio (Maxence) exacerbe l’ensemble grâce à un travail soigné à la mise en couleurs.
Un deuxième tome réussi. Rendez-vous est pris pour Les disparus d’Ujung Batu afin de lire la conclusion du premier diptyque de la série.
Stéphane Girardot
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