Albums marquants de leur époque, lancements de séries devenues cultes ou simples curiosités oubliées, Rétrobulle sera la rubrique remettant à l’honneur des bandes dessinées à l’occasion de leurs anniversaires.
Chaque mois, nous reviendrons sur ces titres qui célèbrent leurs 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70 ou même 80 ans d’existence. Souvenez-vous…
« Cela démarre en 1968. Un jeune homme, d’une vingtaine d’années, va mener une espèce d’enquête qui va devenir une quête initiatique sur ses origines. Ses parents ont connu la guerre et la Libération. Il va, en quelque sorte, nager en eaux troubles et découvrir des choses surprenantes. » (Laurent Galandon interviewé par le site Auracan.com en 2009)
C’est pendant les manifestations de mai 1968 que Gabriel se met à se poser des questions sur son histoire, après avoir été traité de « fils de boche ». Perturbé par cette accusation, Gabriel s’en va chercher les véritables traces de son passé. C’est alors le début d’une quête tant initiatique que révélatrice d’une époque que la France aimerait oublier. Les auteurs nous embarquent simplement mais efficacement dans les pages sombres de la seconde guerre mondiale avec ce diptyque passionnant désormais disponible en intégrale, et nous font réfléchir à ce que nous, nés bien après cette période, aurions été capables de dire ou de faire si nous avions été dans la même situation. Et si j’étais « né en 17 à Leidenstadt » a écrit Jean-Jacques Goldman, le parallèle est similaire. Sachons nous souvenir des histoires de l’Histoire de France, et faire en sorte qu’on nous épargne si possible très longtemps d’avoir à choisir un camp.
« Les Petites Femmes m’apportent un moment de détente après une histoire des Petits Hommes. Les personnages sont agréables à dessiner, pas de recherche de documentations, et des scénarios complètement débridés, sans tabous !! Franchement oui, je passe de très bons moments sur les petites femmes mais ne déformez pas mes propos surtout !!! (rires) » (Pierre Seron lors d’une interview pour le site bd-best.com en 2007)
Pierre Seron était sans doute l’un des dessinateurs au style graphique le plus proche de celui d’André Franquin, pour les personnages et leurs expressions du moins. Le succès des Petits Hommes fut amplement mérité et il était même prévu un temps que Pierre Séron reprenne Spirou et Fantasio. Cela ne se fit jamais, à la demande d’André Franquin lui-même qui trouvait que Pierre Seron copiait trop son style. Après la mort d’André Franquin, et un ultime refus de l’éditeur pour qu’il reprendre Spirou et Fantasio, Pierre Seron décida de laisser son imagination débordante s’exprimer et il créa les Petites Femmes. Bande dessinée humoristico-érotique débridée, dont les scenarii ne brillent pas par leurs qualités, sont essentiellement pour lui un moyen de se détendre et de s’amuser. C’est ainsi qu’il faut lire la demi-douzaine de tomes des Petites Femmes et ne surtout pas les prendre au sérieux.
Bruno Brazil #1
Bien avant XIII, c’est avec Bruno Brazil que William Van Custen , alias Wiliam Vance commence vraiment à se faire connaître après ses débuts sur Howard Flynn. Cette histoire d’agent secret est très clairement inspirée par James Bond et le scénario de Greg, crédité sous son pseudonyme d’Albert Louis, est plutôt quelconque. Le héros sais tout, devine tout et réussi tout sans même avoir un accroc à son costume. Bref, cette entrée en matière n’est pas du meilleur effet. Heureusement, la série devient bien meilleure par la suite avec la constitution d’une équipe autours du héros principal dès le second tome. Cette série est remarquable dans l’histoire des publications franco-belges car elle est l’une des premières à faire mourir des personnages principaux. Le cynisme du tome 9 est clairement en totale opposition avec ce premier tome publié en 1969. Greg voulait aller encore plus loin dans la déchéance de certains personnages mais le succès de XIII fit que William Vance n’eut plus jamais le temps de se consacrer à cette série. Les tomes 10 et 11 publiés ensuite sont essentiellement des recueils d’anciennes histoires courtes parues avant le premier tome et restent globalement dispensables. Si vous souhaitez lire le meilleur de Bruno Brazil, alors lisez simplement les tomes 2 à 9 et vous ne devriez pas être déçus.
Detective Comics #27
Batman, créé par Bob Kane… et Bill Finger! Trois derniers petits mots qu’il aura fallu attendre 75 ans avant de voir indiqués sur un comic book de Batman. C’est donc en 2014, soit quarante ans après sa mort, que le scénariste Bill Finger fut enfin reconnu par l’éditeur DC comics. Il était temps. Simple détective en costume qui se voulait effrayant, le personnage de Batman connaîtra de nombreuses évolutions et adaptations (films, jeux vidéo, …) et reste toujours populaire à l’heure actuelle. Le style graphique et l’histoire initiale de Batman n’ont que peu d’intérêt réel, mais c’est une date marquante pour l’Histoire de la bande dessinée américaine car il s’agit du second super-héros emblématique de l’âge d’or des comics après Superman. Publié fin mars 1939 mais daté de mai 1939, cette première histoire de Batman fut le début marquant d’un personnage au final bien plus intéressant et contrasté que Superman.
Rendez-vous le mois prochain pour de nouveaux anniversaires !
Christophe Van Houtte
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