Titre : Les Seigneurs financiers
Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateur : Bernard Vrancken
Coloriste: Bérengère Marquebreucq
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Juin 2018
Prix : 12,45€
Toujours plus engagé dans sa lutte contre la criminalité financière et la corruption, Larry B. Max s’attaque directement à son père en devenant l’actionnaire principal de la Channing Corporation grâce aux fonds de l’altermondialiste Carlyle Jakoff. Robert Max est lié à ce groupe qui joue un rôle prépondérant dans les accords mis en place entre les États-Unis et la Chine, il est donc le maillon fort à faire tomber. De fait, l’agent de l’I.R.S. se retrouve face à des gens prêts à tuer pour préserver leurs arrangements lucratifs, comme Jason Wong, un jeune et brillant banquier de Shanghai. Sans oublier Kate Absynth qui essaye de sortir son épingle du jeu pour sauver sa peau. De plus, les agissements de plus en plus radicaux de Larry dans sa position d’insider inquiètent les équipes de l’I.R.S. qui se demandent s’il n’a pas définitivement basculé de l’autre côté de la barrière. Son directeur, qui jusque-là avait entièrement confiance en lui, doute et se voit dans l’obligation de mettre l’agent Matthew Cortez sur son dos. Engouffré dans une voie toujours plus sombre où sa marge de manœuvre est très faible, Larry s’en sortira-t-il indemne ?
La fin justifie-t-elle les moyens ? C’est ce que semble penser Larry qui veut aller jusqu’au au bout de sa mission et faire tomber tous les seigneurs financiers quels que soient les chemins empruntés. Ainsi, Stephen Desberg (Deux hommes en guerre) plonge le chevalier blanc de la finance toujours plus profondément du côté obscur de celle-ci. Quitte à ce qu’il s’y brûle les ailes ! Un scénario des plus captivants où trahisons, révélations déstabilisantes, coups de théâtre sont monnaie courante et qui se veut une critique toujours plus forte de la mondialisation et de l’ultralibéralisme à outrance que l’on retrouve dans certains pays, notamment les Etats-Unis. Mais jusqu’où le scénariste va-t-il pousser son héros ? Ce qui est certain, c’est que la suite de ce diptyque sera explosive. La prestation graphique de Bernard Vrancken (H.ELL), subtilement rehaussée par la mise en couleurs de Bérengère Marquebreucq (XIII Mystery), est totalement au diapason des désidératas scénaristiques. Le trait réaliste, net et classieux du dessinateur est toujours aussi efficace.
Un excellent opus dont la suite est attendue avec impatience.
Stéphane Girardot
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