
© 2019 Dargaud
Titre : L’Humain
Scénariste : Diego Agrimbau
Dessinateur – Coloriste : Lucas Varela
Éditeur : Dargaud
Parution : Août 2019
Prix : 21€
Près d’un demi-million d’années dans notre futur. Après avoir pratiquement disparu et rendu sa planète inhabitable, l’humanité a été réduite à un couple de scientifiques restés en orbite jusqu’à ce qu’il soit possible de retourner au sol. Précédé de quelques androïdes prêts à les soutenir dans leur lourde tâche de rendre la vie à la Terre, Robert met un peu de temps à reprendre ses esprits. Si son souci premier est de retrouver où a atterri sa chère June, il doit d’abord installer et sécuriser son camp de base. Malgré quelques problèmes techniques, la perte de quelques androïdes et de modules d’habitation, et les fichiers corrompus d’Alpha, la plus utile de tous, Robert fait preuve d’un optimisme mû par les perspectives d’un monde nouveau à construire…
« Bien des gens disaient que ce projet était une folie! Ils avaient raison. Mais une chose est sûre… on y est arrivés! Ça t’apprendra, Comité de Sûreté Aérospatiale! Yeah! »
Après Aiôn, qui offrait une relecture du voyage dans le temps, les éditions Dargaud proposent un nouvel album usant des codes classiques de la science-fiction et de l’anticipation. Cette fois encore, la généreuse pagination permet d’obtenir une lecture dense et riche, bien que le découpage et le dessin amènent beaucoup de respiration et délivrent une narration fluide et simple. Le duo d’auteurs argentins s’accorde parfaitement dans cette aventure oscillant entre espoir et pessimisme, pleine de rebondissements malgré un sujet qui ne semblait pas pouvoir offrir autant d’éléments. Mais Diego Agrimbau sait mener son intrigue – dont certains moments ne sont pas sans faire penser au magnifique film L’Homme qui voulut être roi de John Huston – et, aux côtés du dernier Humain, représentatif des siens dans ses bons et ses mauvais aspects, c’est bien Alpha qui est l’héroïne de cette histoire futuriste. Lucas Varela (Michigan) use, lui, de son trait clair et fin, couplé à une formidable colorisation à base d’ocre et de rouge, qui transporte le lecteur 500 000 ans en avant.
Un album intrigant, qui traite plus des faiblesses de l’Humain que d’une vraie réflexion sur l’avenir de la planète.
Arnaud Gueury
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