Titre : L’Année du dragon
Scénariste : Kid Toussaint
Dessinateur – Coloriste : Servain
Éditeur : Casterman
Parution : Septembre 2018
Prix : 13,95€
Lando ne s’était jamais enfoncé aussi loin dans le bayou et désormais il est très loin de sa paroisse. Mais Holly Ann insiste pour qu’ils continuent à ramer car si la petite Nysa, une jeune natchez, dit qu’il y a quelque chose, c’est qu’il y a quelque chose. En effet, ils arrivent enfin sur une île où se sont réfugiés des esclaves avant la guerre. Là, ils ont formé une communauté en autarcie depuis des décennies. Il s’agit des marrons, une légende selon certains. Mais après avoir débarqué et en pénétrant un peu plus dans les terres, ils constatent tous les trois avec horreur qu’hommes, femmes et enfants ont été pendus… Tous flottent ! Holly Ann pense de suite que c’est un crime raciste et que le Ku Klux Klan est de retour, une intuition confirmée par la présence sur place d’une cagoule caractéristique du groupe. Cependant, sur le chemin du retour dans la barque, Nysa évoque le fait que le grand dragon aurait pu faire cela. Elle le dit en tenant entre ses mains un flacon d’opium trouvé non loin du massacre. Un nouvel indice qui vient donner une deuxième piste pour cette nouvelle enquête qui s’annonce d’emblée compliquée.
Kid Toussaint (Brûlez Moscou) propose dans ce quatrième tome une nouvelle enquête menée par Holly Ann et Lando, à nouveau située au cœur de la Nouvelle Orléans et son célèbre bayou. Si l’intrigue construite autour du crime des marrons est très prenante, le scénariste continue en parallèle de distiller des informations majeures sur le passé de son personnage central au caractère bien trempé. Des révélations habilement présentées sous forme de « flashbacks », de passages plus classiques ou encore lors d’une scène où Holly Ann a des hallucinations. Sa malédiction est dévoilée parcimonieusement, de manière à piquer la curiosité. Une manière de fidéliser les lecteurs amateurs de thrillers baignés de magie et de mystère ainsi que ceux de séries au long cours. Ne nous le cachons pas, ce qui fait le charme de cette série, outre ses histoires complètes bien écrites, c’est également le dessin de Servain (L’Histoire de Siloë) dont la finesse, la légèreté de trait et la subtile mise en couleurs directe l’imprègne totalement. Un style graphique épanoui, remarquable et remarqué, dont se sert allègrement Kid Toussaint pour donner un impact encore plus fort à certaines séquences.
La série ne s’essouffle pas et continue de tenir judicieusement en haleine le lecteur.
Stéphane Girardot
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