
© 2019 Casterman
Titre : Lucien
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur – Coloriste : Hardoc
Coloriste : David Périmony
Éditeur : Casterman
Parution : Novembre 2019
Prix : 13,95€
Lucien est en convalescence dans un hôpital à Troyes où il est aux bons soins d’Adélaïde. Le 11 novembre 1918 à onze heures du matin, les cloches sonnent pour annoncer la fin de la guerre. La douce et jolie infirmière, pleine de compassion, s’intéresse à l’histoire de Lucien. Ainsi, il lui raconte un morceau de sa vie, notamment comment il a rencontré ceux qui allaient devenir ses meilleurs amis. Il commence par son arrivée à l’orphelinat de Valencourt lors de laquelle il a rencontré – dès le premier jour – Luigi. Au fil de sa rééducation où Cupidon s’immisce petit à petit, il lui parle de ses autres camarades de chambrée, Lucas et Ludwig, qui, bien qu’ils soient plus jeunes, deviennent rapidement très proches. Il lui explique la naissance de la bande des Lulus, comment ils ont fait face aux vexations et menteries d’Octave et sa bande et à quel moment leur est venue l’idée de construire une cabane. La Grande Guerre n’avait pas encore ravagé l’Europe et tout était normal. Enfin presque. Chacun des quatre enfants avait en lui une douleur intérieure très dure à supporter et bien différente de celle que l’on éprouve lorsque l’on se blesse. Mais que sont devenus ses amis ?
Toujours attendus avec impatience, les albums de La Guerre des Lulus sont de véritables concentrés d’Histoire, d’émotion, d’humour et d’aventure. Après avoir couvert sur cinq tomes les années de la Grande Guerre, le développement d’un diptyque inhérent avec La Perspective Luigi, Régis Hautière raconte l’après-guerre immédiat des Lulus en commençant avec Lucien, celui qui en était le leader mais surtout celui qui a payé le plus lourd tribu à la guerre en ayant perdu une jambe. Le scénariste nous révèle ainsi beaucoup de choses sur leur passé commun et les circonstances de leur présence à l’orphelinat de Valencourt de manière extrêmement habile et bienveillante. Tout est dit lors des échanges de Lucien et Adélaïde, l’infirmière qui s’occupe de lui. Heureusement qu’elle est là pour lui réchauffer le cœur car Lucien est triste, de par sa situation et le fait qu’il ignore ce que sont devenus ses amis. Au passage, hommage est rendu aux gueules cassées à travers une case illustrée par Hardoc. Le dessinateur picard, qui a fait grandir les héros sous ses crayons avec brio durant le premier cycle, prend un plaisir immense à nous faire vivre certains moments de leur enfance. Son trait semi-réaliste est toujours aussi efficace pour notre plus grand bonheur. Bien aidé en cela par la mise en couleurs à quatre mains réalisée avec David Périmony, qui prend la place de David François. Le Supplément illustré habituel vient clôturer ce sixième opus, accompagné par les deux premières planches du suivant dont le titre est Luigi.
Un régal ! Et comme pourrait le dire Lucas : « Faisez gaffe ! Si vous lisez cet album, vous mourirez d’envie de lire tous les autres ! »
Stéphane Girardot
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