Titre : 1916 – La Perspective Luigi (1/2)
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur : Damien Cuvillier
Coloriste : David François
Éditeur : Casterman
Parution : Juin 2018
Prix : 13,95€
Nous sommes en octobre 1936 à Amiens où Luigi rencontre un écrivain qui recueille des témoignages de français ayant séjourné en Allemagne pendant la Grande Guerre. Ainsi, il lui raconte une partie de l’histoire des Lulus. Celle située durant le printemps 1916 lorsqu’ils se sont retrouvés en plein cœur de Berlin alors qu’ils cherchaient à se rendre en Suisse pour fuir la zone occupée. Une erreur de train qui, dès leur arrivée, les a mis dans une situation des plus dangereuses. Pour survivre dans la capitale du Reich avant de trouver une solution afin de la quitter, Luce, Luigi, Ludwig, Lucien et Lucas sont accueillis par une bande de gosses des rues. Tout en cachant leur nationalité – ils se font passer pour des Suisses – ils vont vivre un certain temps avec eux non sans connaître quelques situations rocambolesques entre le ravitaillement en période de famine, les poursuites avec les forces de Police et surtout, les affrontements avec les autres bandes comme les « Artilleurs ». Tout se passait plutôt bien dans l’ensemble mais un soir, tout a basculé et l’avenir des Lulus est devenu bien plus sombre.
Quel plaisir de retrouver les Lulus ! Nous attendions fébrilement ce sixième tome qui se concentre sur leur passage par erreur à Berlin raconté par Luigi. Le premier tome de cet arc (La Perspective Luigi) de la série mère conçu comme un diptyque par Régis Hautière (Les Trois grognards) permet d’effacer l’ellipse temporelle que le scénariste s’était imposé sur le sujet. Une aventure rocambolesque et parfois dure mais malgré tout pleine d’humour et de tendresse qui, comme nous le savons déjà, se prolonge dans le prochain album avec l’internement des Lulus dans le camp d’internement d’Holzminden. Un excellent récit où les changements d’époques, de 1936 à 1916 et inversement, permettent d’intensifier ou de ralentir le rythme narratif de manière judicieuse. Régis Hautière, qui mène on ne peut mieux la barque, nous régale une fois encore. Cependant si le capitaine des mots est le même, celui du dessin – Hardoc – lui, a prêté son équipage à Damien Cuvillier, qui navigue avec eux depuis le début. La prestation qu’il propose est complètement au diapason de ce nous avons pu voir et ressentir dans les précédents épisodes. Tout en respectant la charte graphique, le dessinateur apporte sa touche personnelle aux personnages et à cet univers qui nous émeuvent à chaque rencontre. Saluons l’excellent travail de David François à la mise en couleurs qui propose de très, très belles ambiances.
Cette nouvelle pierre portée à l’édifice ne fait que renforcer le sentiment d’excellence qui s’en dégage.
Stéphane Girardot
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