© 2021 Kana

Titre : Goldorak
Scénariste : Xavier Dorison
Scénariste – Dessinateur : Denis Bajram
Dessinateurs : Brice Cossu & Alexis Sentenac
Coloriste : Yoann Guillo
Éditeur : Kana
Collection : Classics
Parution : Octobre 2021
Prix : 24,90€

Plusieurs années se sont passées depuis la victoire de la Terre face aux troupes de Véga et la mort du Grand Stratéguerre lors d’une ultime attaque contre ses ennemis. Le monde s’est reconstruit tandis qu’Actarus et sa sœur Phénicia sont repartis pour Euphor, leur planète natale, afin d’y reconstruire leur civilisation. Mais, contre toute attente, une nouvelle menace surgit brutalement, par l’intermédiaire d’un golgoth s’écrasant sur le Mont Fuji. Le général Yros d’Arkhen interpelle les Terriens et demande l’évacuation totale du Japon sous sept jours afin d’y installer les derniers survivants de son peuple. Pour l’armée japonaise, c’est un piège et la riposte doit être menée. Le professeur Procyon est alors contacté pour convaincre Actarus, retenu prisonnier dans une base secrète, de leur confier les commandes de Goldorak, dont il est le seul à connaître la cachette…

« Dites-lui que l’attaque du golgoth est bien réelle et pas une manœuvre de notre part… Il doit nous donner Goldorak!
– Libérez-le, général… Il se battra contre Véga. C’est ce qu’il a toujours fait.
– Et où il a échoué. Sinon il n’y aurait pas un golgoth dehors! C’est à l’armée de sauver ce pays avec Goldorak. »

Attention, événement ! L’annonce de la parution de cet album par Denis Bajram, après plusieurs années consacrées à sa gestation, a fait l’effet d’une bombe éditoriale, tant une bande dessinée créée par des auteurs français en hommage à un tel phénomène semblait improbable. Si la série de Jérôme Alquié consacrée à Albator avait pourtant démontré qu’il était possible de mener à bien un tel projet, l’avoir entre les mains est toutefois une autre étape. Mais, au-delà de l’attachement des auteurs au légendaire robot imaginé par Gô Nagai et de leur talent indiscutable, cette envie de ressortir ses jouets d’enfance accouche-t-elle d’un grand album ? Hé bien oui, même si cela reste sujet à la sensibilité de chaque lecteur. Mais les quadragénaires qui gardent en mémoire ces souvenirs émus des heures passées devant la télévision à attendre un nouvel épisode retrouveront tout. Absolument tout. Et même davantage, tant Xavier Dorison et Denis Bajram sont parvenus à garder l’essence profonde de la série, profondément humaniste malgré ses incessants combats. Leur manière d’avoir fait évoluer les personnages – Actarus en particulier – est une réussite totale, tout comme donner plus d’importance aux « méchants » dans une histoire loin d’être manichéenne. Sans trop en dire, donner un visage aux soldats masqués de Véga amène même une réelle émotion à l’approche de la conclusion. Graphiquement, le travail à plusieurs mains est lui aussi impeccable. On retrouve bien sûr davantage la touche du duo Brice Cossu/Alexis Sentenac dans la touche finale, avec un parfait compromis entre le design original et une version plus moderne et occidentale, à laquelle les couleurs donnent une profondeur bienvenue.

Entre hommage, relecture et approfondissement de l’univers, un album impressionnant à la hauteur du mythe et de l’attente des fans.

Arnaud Gueury