© 2019 Kana

Titre : Les Doigts glacés de l’oubli
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Jérôme Alquié
Éditeur : Kana
Collection : Classics
Parution : Juin 2019
Prix : 11,99€

L’Arcadia aborde un spatio-cargo sur le chemin du retour vers la Terre qui ramène entre autres choses des roches combustibles en provenance d’Epsilon. Après avoir récupéré des vivres et un peu d’alcool, le Capitaine Albator décide, malgré les risques, d’aller voir Mayu, la fille de son ami de toujours Tochirō, l’âme vivante de l’Arcadia. Sur place, outre le plaisir de revoir la petite fille et de l’écouter jouer de l’ocarina, il constate un refroidissement anormal de la température sur Terre. Base météorologique Ledus 4, Océan Arctique. Le Professeur Reiji, spécialiste en linguistique, est accueilli par le Docteur Imer, le responsable de la base, et son équipe car ils souhaitent qu’il traduise des tablettes trouvées à l’épicentre supposé du phénomène responsable du changement climatique sur la Planète Bleue. Un site qui abrite en fait un vaisseau spatial où une Sylvidre, différente de toutes les autres, est en stase. Alors qu’un nouveau tremblement de terre se produit, le Professeur décide de rester dans l’antre pour empêcher la créature de se réveiller. En toute discrétion, Talika, l’assistante du Docteur Imer, rejoint le Professeur et le menace car elle a d’autres intentions. Bien entendu, elles ne sont pas du tout dans l’esprit de celles du Capitaine Albator.

Défi de taille que d’écrire et d’illustrer une aventure d’Albator en respectant l’œuvre originelle tout en y apportant sa touche personnelle. C’est celui que s’est lancé Jérôme Alquié (Surnaturels) en réalisant Capitaine Albator – Mémoires de l’Arcadia. Le résultat est juste incroyable d’efficacité tant il faut peu de temps au lecteur pour se retrouver projeté dans l’univers du corsaire de l’espace, une madeleine de Proust qui ramène au temps de Dorothée présentant Récré A2. Bien évidemment, cette magnifique création s’est faite sous l’œil attentif de Leiji Matsumoto qui a été consulté lors du « process » et a écrit un mot flatteur partagé sur le quatrième de couverture de l’album. En ce qui concerne le scénario, l’histoire est prévue comme une trilogie dont Les Doigts glacés de l’oubli est le tome de mise en place et où un prologue digne du dessin animé rappelle les antécédents avec les Sylvidres avant que l’aventure ne commence pour de bon. Aucune déception, ce début d’intrigue est parfaitement dans l’esprit et le graphisme de Jérôme Alquié fait merveille, transpire sa passion pour le héros. L’auteur rend même un hommage à Leiji Matsumoto en donnant ses traits au Professeur Reiji. Bravo également aux éditions Kana pour ce coup de maître, d’autant plus que le format du livre n’est pas celui d’un manga, ce qui permet pour le coup une belle exploitation des planches. N’oublions pas de préciser qu’une version collector (imprimée à 3000 exemplaires) est proposée avec jaquette spéciale et dossier graphique de huit pages. Cependant, à l’heure où nous en parlons, elle est déjà épuisée et ne sera pas réimprimée !

Un sans-faute et une totale réussite !

Stéphane Girardot