Titre : Paris 1878
Scénariste : Jack Manini
Dessinateur : Etienne Willem
Coloriste : Tanja Wenisch
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Janvier 2021
Prix : 14,90€
Mai 1878. Les temps ont changé depuis les dernières expositions universelles organisées par la France. Julie Petit-Clou est désormais comme une mère pour ses jeunes frères mais elle doit aussi composer avec la maréchaussée, qui a pour ordre de faire évacuer sa roulotte. En allant plaider sa cause auprès du phrénologiste Vaudremer, elle a alors une vision terrible de la mort du médecin, assassiné par son sujet d’étude, le criminel Pierre Paul Léon François. Aussi, quand un soir le bon docteur est découvert sans sa tête sur le pas de chez elle, puis quand d’autres personnes sont retrouvées sans vie, Julie s’inquiète. Heureusement, l’assistant de Vaudremer s’est attaché à elle et entreprend de la protéger…
« C’est toujours le même problème avec les visions de sœurette. Ce qui est bon pour le commerce est rarement bon pour le cœur. »
Toujours aucune fausse note dans cette formidable série qui sait manier richesse documentaire dans la présentation maline des inventions de son temps et souffle romanesque dans les mésaventures de son attachante héroïne. Jack Manini et Etienne Willem ne lui laissent pourtant aucun répit et multiplie les coups du sort pour rendre son destin bien tortueux, si bien qu’on espère toujours que le destin arrête de s’acharner sur sa famille, tout en reconnaissant que ces rebondissements nourrissent l’intrigue de manière magistrale et passionnante. Tous les petits à côtés sur l’exposition de 1878 continuent d’intriguer et de fasciner, tout comme les découvertes mises en avant, telle que la phrénologie, les nombreux clins d’œil – tiens, ce riche touriste climato-sceptique rappelle quelqu’un ! – et la dénonciation des dramatiques conditions de travail de l’époque, incarnée par les frères de Julie employés dans une usine de soufre. Une fois encore, l’interprétation graphique est au diapason du récit. Les compositions, la mise en page, le rythme, tout est soigneusement travaillé pour livrer une partition impeccable.
Une plongée toujours aussi passionnante dans les coulisses des expositions parisiennes.
Arnaud Gueury
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