Titre : Paris 1855
Scénariste : Jack Manini
Dessinateur : Etienne Willem
Coloriste : Tanja Wenisch
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Juin 2018
Prix : 14,90€
En pleine révolution industrielle, Paris accueille une exposition universelle censée mettre en avant les merveilles françaises dans une capitale transformée par les travaux initiés par le préfet Haussmann. Une fête qui commence par un drame, avec l’assassinat d’une danseuse italienne proche de l’empereur Napoléon III. La police piétinant dans une enquête délicate, elle s’intéresse furtivement à Julie Petit-Clou, la fille d’une voyante qui a vu le meurtre en rêve. Son don lui sera bien utile pour aider un jeune militaire proche du monarque, dont la femme a été enlevée afin de le pousser au crime…
« Connaissant l’attachement… très personnel… de votre seigneurie à mademoiselle Maria Zambelli, nos services ont fait le nécessaire pour minimiser l’affaire. Officiellement c’est un suicide. Nous faisons tout ce qui est possible pour appréhender les coupables. »
Avec un ton léger mais non dénué de sérieux et de rigueur historique, Jack Manini (S.O.S Lusitania) mêle de nombreux éléments s’étant entrechoqués au moment de la fameuse exposition universelle de 1855 à Paris. Car, si l’époque est aux transformations de l’urbanisme, des sciences et des arts, elle est aussi un moment de troubles internationaux, notamment la guerre de Crimée et la lutte entre colons et autochtones en Algérie. Le scénariste aborde tous ces sujets avec une grande finesse et en tire une histoire solide, pleine de fantaisie mais aussi instructive, avec plusieurs anecdotes amusantes mais véridiques telle l’invention de la barque en béton armé ou de la première tondeuse à gazon. Dans le sillage de sa jeune et sympathique héroïne, Etienne Willem (Les Ailes du singe) livre une formidable prestation, bien épaulé par les couleurs de Tanja Wenisch. Sa reconstitution des lieux, pas simple quand tant de choses ont évolué ou disparu depuis, est terriblement immersive et ses personnages se révèlent romanesques et attachants. La prochaine exposition est déjà attendue avec impatience !
Une visite originale et mouvementée dans les pas d’une plaisante héroïne.
Arnaud Gueury
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3 Responses à “Fille de l’Exposition Universelle (La) #1”