
© 2015 Casterman
Titre : Berty Albrecht
Idée originale : Emmanuelle Polack
Scénaristes : Régis Hautière & Francis Laboutique
Dessinateur : Ullcer
Coloriste : Domnok
Éditeur : Casterman
Parution : Février 2015
Prix : 14,50€
28 mai 1943, Square de la paix à Mâcon. Berty Albrecht, militante d’avant-guerre, est arrêtée suite à une descente de la Gestapo. Alors que la fouille de l’Hôtel de Bourgogne se déroule dans le but de débusquer la cible première de cette opération, Henri Frenay, l’un des chefs les plus importants de la Résistance, cette dernière est transférée en lieu sûr pour être questionnée. De nos jours, Claire Guissart se rend au Musée de la Résistance afin d’en apprendre un peu plus sur l’auteure du carnet noir dont elle a hérité. Cette personne était une espionne allemande, l’agent Gerda, qui a notamment participé à l’interrogatoire de la résistante lorsqu’elle se trouvait dans les locaux de la redoutable police secrète germanique. La jeune femme espère ainsi comprendre comment ces notes ont atterri entre les mains de sa tante. Entre passé et présent, l’histoire hors du commun de cette femme extraordinaire qu’était Berty Albrecht vous est contée.
L’idée est belle, l’idée est noble. A l’heure où le sexisme est malheureusement encore trop présent dans notre société, cette série prend un sens vraiment particulier. Et il faut rendre à César ce qui est à César, de nombreuses femmes ont donné leurs vies pour qu’aujourd’hui nous vivions libres. Berty Albrecht en fait partie. Ce troisième opus de la série est parfaitement scénarisé et judicieusement découpé par Régis Hautière (Accords sensibles) et Francis Laboutique (Muraille). La narration oscille entre passé et présent sans jamais nous perdre. Les écrits à la fois forts, emplis de pudeur et de respect, s’appuient sur les connaissances de l’historienne Emmanuelle Polack. Son concours ajoute au récit la précision en plus des qualités sus-citées. Vous pourrez d’ailleurs apprécier un supplément historique en fin d’album préparé par ses soins. Dans une veine réaliste, Ullcer (Zodiaque) insuffle une belle énergie au fil des planches. Le dessinateur restitue au mieux les intentions scénaristiques, aidé en cela par une belle mise en couleur de Domnok (La Main rouge).
Quand l’Histoire avec un grand H rencontre les femmes qui l’ont faite.
Stéphane Girardot
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