- Titre(s) : La Femme à l’étoile
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Anthony Pastor
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Avril 2023
- Prix : 27,00 €
- EAN : 9782203238848
En cette fin du XIXᵉ siècle, rien ne prédestinait Zachary Desmoines et Perla Sietevidas à se rencontrer. Et encore moins à se retrouver dans le village fantomatique de Promesa, dans le Montana. Lorsque le jeune homme de bonne famille arrive à la destination qu’il s’est fixé, il constate que la jeune femme d’origine cheyenne et mexicaine est déjà sur les lieux et porte l’étoile de shérif. Mais tous deux sont des fugitifs qui cherchent à se cacher pendant l’hiver avant de prendre la route du Canada. Après un temps d’observation, ils s’apprivoisent mutuellement et s’entraident afin d’être prêts pour accueillir ceux qu’ils attendent et redoutent de devoir affronte des invités bien particuliers, les marshals Pierce et McCarthy. Accompagnés de quelques hommes, ils sont venus chercher les deux meurtriers pour qu’ils soient jugés. Or Zachary et Perla n’ont aucune intention de se rendre. Tout finira comme cela a commencé. Dans le sang. Mais à qui appartiendra celui qui maculera le doux tapis blanc formé par la neige ?
Après une association marquante en tant que scénariste avec Jean-Christophe Chauzy au dessin (Par la forêt), Anthony Pastor revient comme auteur complet avec La Femme à l’étoile, un western glacé, sanglant et résolument féministe. Après avoir croisé la fiction avec le thème de l’écologie à travers No War, l’auteur aborde un autre genre qu’il affectionne, à travers lequel il traite subtilement une autre thématique qui lui tient à cœur, le féminisme. Le résultat est juste excellent ! Sur plus de 250 planches divisées en 3 chapitres – qui sont autant d’unité de lieu, de temps et d’action – le lecteur est littéralement transporté dans le Montana aux côtés de Zachary et Perla qui, bien qu’étant des meurtriers, sont immédiatement sympathiques eu égard aux circonstances de leurs actes. D’ailleurs, le travail de caractérisation de tous les intervenants est très finement mené (les marshals Pierce et McCarthy, Red et Virgil dont les voix off accompagnent Zachary avant de les rencontrer physiquement). La tension dramatique transpire de chaque case proposée par Anthony Pastor qui s’approprie magnifiquement tous les codes de l’univers et use de cadrages cinématographiques avec justesse. Plutôt que de faire des flashbacks sur le passé des deux protagonistes principaux, l’auteur l’a bien ancré dans leur présent par l’intermédiaire des cauchemars de Zachary dont la colorisation rouge sang tranche avec le lavis bleu-vert à base d’encres acryliques de l’ensemble de l’album. Ces choix de mise en couleurs sont saisissants et d’une incroyable efficacité, et font ressentir la violence des rêves et le froid installé à Promesa. Il en est de même pour le prologue où les teintes printanières dégagent des sentiments tout autre qui traduisent l’épanouissement de la romance de Zachary et Perla.
Une prestation graphique de haut vol de la part d’Anthony Pastor qui parle de féminisme à travers un genre patriarcal, ce qui est très fort, et fait vivre une grande aventure.
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Femme à l’étoile (La)”
1 décembre 2023
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