Titre : La Neige et l’Acier
Scénariste : Jérôme Hamon
Dessinateur : Suheb Zako
Coloriste : Léna Sayaphoum
Éditeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Parution : Août 2018
Prix : 15,50€
Bien qu’elle soit encore très jeune, Indira est contrainte de travailler dans les mines aux côtés de adultes pour gagner un peu de l’argent qui manque tant chez elle. Son petit frère, Eliott, un enfant plein de vie, est sa principale motivation. Mais la santé d’Indira décline et, un matin où elle ne peut se lever, Eliott décide de prendre sa place. Trop petit pour le poste, la noble dame exploitant tous les villageois accepte de lui donner sa chance. Une fois debout, sa sœur le cherche en vain mais personne ne semble savoir où il est. Tout en reprenant le travail, elle décide d’aller interroger Madame Sachs…
« Pourquoi tu t’entêtes? Ils sont condamnés, tu le sais aussi bien que moi… C’est pour te donner bonne conscience? Ou tu crois vraiment que tu peux les sauver? »
C’est un conte sombre et bien cruel que Jérôme Hamon (Nils) imagine dans ce premier tome de diptyque, avec une histoire centrée sur une jeune héroïne courageuse mais fragile, isolée dans un monde plein de cynisme et de désespoir. Les rares lueurs sont aussitôt éteintes et c’est le cœur lourd qu’on referme l’album, sans même oser croire qu’il faut croire en des lendemains meilleurs pour les personnages. Pourtant, on s’accroche à la volonté et à la force intérieure d’Indira, preuve que le scénario touche au plus profond. Déjà auteur de magnifiques séries parues dans la collection Métamorphose, le scénariste s’est trouvé un parfait duo pour collaborer avec lui. Suheb Zako, venu du monde de l’animation, comme cela se ressent énormément dans son style, réussit parfaitement sa première bande dessinée, avec le soutien des somptueuses couleurs de Léna Sayaphoum (Emma et Capucine). Le graphisme immerge dès les premières pages dans ce monde à part, avec une qualité de trait impressionnante et quelques effets magnifiques.
Une histoire dure et triste qui n’en est pas moins formidable.
Arnaud Gueury
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3 Responses à “Dreams Factory #1”