
© 2020 Urban Comics
Titre : DCeased
Scénariste : Tom Taylor
Dessinateur : Trevor Hairsine
Encreur : Stefano Gaudiano
Coloriste : Rain Beredo
Couverture : Francesco Mattina
Éditeur : Urban Comics
Collection : DC Deluxe
Parution : Février 2020
Prix : 22,50€
En jouant les apprentis sorciers avec l’équation d’anti-vie qu’il souhaitait implanter dans le corps de Cyborg, Darkseid déclenche un mal qui aura tout d’abord raison de la planète Apokolips et de lui-même. Puis, porteur du virus techno-organique malgré lui à son retour sur Terre, l’éminent membre de la Ligue de Justice va déclencher une épidémie se répandant aussi bien par les outils technologiques que par simple contact. En quelques heures à peine, la planète voit se multiplier les infectés semant la mort. Pour les super-héros, le moment est venu d’affronter leurs proches, leurs amis, leurs familles… et leurs homologues. Des proches de survivants se constituent, notamment à Gotham et Metropolis. Des alliances inattendues se nouent en espérant que les plus puissants justiciers ne deviennent pas les plus terribles ennemis…
« On ne nous a pas laissé le temps d’assimiler toutes ces morts si brutales. Ni le temps de porter le deuil. Il nous fallait agir. Reprendre le contrôle et remédier au chaos. Oublier notre douleur et contre-attaquer. »
Quelques années après l’événement Marvel Zombies, traité de manière beaucoup plus fun et décomplexée, DC Comics dégaine la version « mort-vivante » de son univers avec ses propres spécificités. Aux commandes de cette dense mini-série, Tom Taylor, un habitué des intrigues hors-continuité mettant à mal les super-héros depuis la très remarquée saga Injustice. Le scénariste, qui avoue ne pas être friand du registre horrifique, parvient pourtant à garder ce qui fait le succès d’un tel récit, à savoir des surprises (l’habituel sauveur du monde est un des premiers à mourir), des moments d’émotion, des pointes de gore, un renversement des valeurs et une tension constante jusqu’à un final dont ne peut jamais être sûr à l’avance. Tout est traité avec sérieux – peut-être parfois trop, mais c’est souvent la marque de fabrique de l’éditeur – avec un humour réduit au minimum dans cette aventure apocalyptique, un ton auquel contribue parfaitement Trevor Hairsine, soutenu à l’encrage par Stefano Gaudiano (Walking Dead, tiens tiens). Le dessinateur britannique se tire très bien du délicat challenge de rassembler tant de personnages dans leurs versions habituelles ou infectées, en appuyant l’humanité des uns ou la rage destructrice des autres dans un monde qui part en déliquescence.
La version fin du monde zombie de l’univers DC, pas nouveau dans le concept mais très bien réalisée.
Arnaud Gueury
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