
© La Ribambulle 2025
Entre deux séances de dédicaces intenses, nous avons pu poser quelques questions à Léah Touitou et Max Lewko pour en savoir plus sur la conception de leur album Le Chœur des sardinières, alors tout juste paru aux éditions Steinkis.
Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Est-ce que vous pouvez vous présenter, présenter votre parcours, pour nos lecteurs et lectrices qui, comme moi, vous découvriraient avec cet album ?
Léah Touitou : Je m’appelle Léah Touitou. Je suis scénariste et dessinatrice de bande dessinée. Je suis l’autrice de deux albums de BD carnet de voyage aux éditions Jarjille, qui s’appellent Café Touba et Sunu Gaal. J’ai scénarisé de la BD jeunesse avec Anjale, un album qui s’appelle Julie et les oiseaux. Et j’ai travaillé en collaboration avec Max sur deux albums : un premier, Somaliland, chez Jarjille, qui a été fait également avec Clément Goutelle, un journaliste, qui est sorti en 2020, et, du coup, notre dernier album qui vient de sortir s’appelle Le Chœur des sardinières, aux éditions Steinkis.
Max Lewko : Je m’appelle Max Lewko. Je suis dessinateur de bande dessinée et illustrateur. Comme Léah vient de le dire, on vient de sortir un nouvel album qui est notre deuxième collaboration, Le Chœur des sardinières. Auparavant, on avait fait Somaliland. Et en ce qui concerne mon parcours dans la bande dessinée, j’avais fait une pause d’une petite décennie et j’avais fait mes armes avec les éditions Arbitraire dont j’étais membre co-fondateur. C’est un collectif avec qui j’ai arrêté de travailler aux alentours de 2011 pour me consacrer pendant un temps à la peinture et à l’illustration au sens un peu plus large. Et là, je reviens à la BD depuis 2020 sur ces deux projets-là avec Léah.
Comment vous vous étiez rencontrés pour Somaliland ? Vous vous connaissiez déjà avant ?
ML : On se connaissait un peu parce qu’on a fait la même école. Et puis, pour Somaliland, le journaliste Clément Goutelle, à l’initiative de ce projet, via les éditions Jarjille, avait contacté Léah pour lui proposer de dessiner le projet. Mais Léah, si mes souvenirs sont bons, terminait Sunu Gaal.
LT : Oui…
ML : Peut-être pour ça et d’autres raisons, elle n’a pas voulu faire le dessin de cet album. Et elle leur a proposé ma candidature (rires).

Somaliland @ Jarjille 2020
LT : En fait, les éditions Jarjille m’ont proposé le projet parce que j’avais déjà travaillé sur le Sénégal avec eux. Le projet Somaliland, initié par Clément Goutelle, raconte la vie et le parcours de Sahra Halgan, une chanteuse qui chante pour la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland, un pays qui n’est pas reconnu par la communauté internationale. C’est vrai que c’était un domaine que je connaissais peu, que je venais de boucler un gros projet BD… C’est un projet qui me paraissait super chouette, mais je ne me sentais pas forcément de me relancer sur un très grand projet, une très forte pagination, sur un sujet que je n’aurais pas forcément choisi. Et c’était aussi traiter en images des questions géopolitiques, de guerre civile, etc. Je n’étais pas forcément enthousiaste à l’idée, pendant un an, de dessiner des images de guerre aussi. Je me questionnais sur mon trait aussi, pour retranscrire ça. Et c’est vrai que j’ai pensé tout de suite au travail de Max, qui me paraissait vraiment bien se prêter à une mise en image. En plus, il y avait le fait que Max était musicien, et je me suis dit qu’il aurait d’autant plus une sensibilité à cette histoire, puisque ça pourrait allier aussi sa sensibilité musicale, qui est quelque chose que moi je n’avais pas forcément. Au fil du projet, on s’est rendu compte qu’on préférait peut-être travailler à trois voix, finalement. C’est comme ça qu’on s’est retrouvés à collaborer à trois. Clément Goutelle avait fait un peu tout le travail biographique de Sahra Halgan. Il avait recueilli beaucoup de documentation, il avait commencé un découpage scénaristique. J’ai fait un peu la mise en scénarisation BD et du storyboard. Et ensuite, c’est Max qui a fait tout le travail de dessin. C’était peut-être long comme explication !
Après, c’était une évidence pour vous de retravailler ensemble ? Est-ce que déjà à ce moment-là, vous vous êtes dit que vous referiez bien autre chose ?
ML : Je ne sais plus si on se l’était dit, ou alors dit de manière implicite. Moi, dans ma tête, c’était resté comme une option parce que ça avait super bien marché. Et puis, je ne sais plus, un jour on s’est dit… On n’avait tous les deux pas de projet, et parallèlement, on avait tous les deux l’envie assez vive de refaire un album. Et on s’est dit « tiens, est-ce qu’on pourrait refaire quelque chose ensemble ? » Léah m’a demandé ce que j’aimerais bien dessiner. Parce que les avions en contre-plongée de l’époque de l’armée somalienne dans les années 80, c’est un registre graphique que je ne maîtrisais pas forcément non plus (rires), changer, c’était cool aussi. Et donc, je lui ai proposé une liste de sujets que j’aimerais bien dessiner, dont Douarnenez et les Penn-Sardin. Initialement, l’idée est venue de moi.

Le Chœur des sardinières © Steinkis 2025
Vous n’êtes pas breton mais vous habitez à Douarnenez ?
ML : J’y passe beaucoup de temps depuis que je suis petit. En fait, j’ai de la famille et des amis à Douarnenez, dans le Finistère et ailleurs en Bretagne, et je suis très attaché à cette région.
Vous connaissiez très bien cette histoire ?
ML : Pas autant qu’aujourd’hui, puisqu’on a fait quand même des recherches très conséquentes pendant un moment. Mais l’histoire de Douarnenez, de la ville en elle-même et de la grève, oui, parce qu’elle fait partie des murs, des rues. Moi, dans toutes les familles que je connais là-bas, on en parle, il y a des livres dessus…
J’ai entendu tout à l’heure que vous y êtes beaucoup allés. Vous avez passé du temps à Douarnenez ?
LT : Pour ajouter aussi sur la question de l’envie de retravailler ensemble, je pense que ça a été aussi assez frustrant au moment de la sortie de Somaliland, parce qu’on est tombés en plein Covid et je pense qu’on n’a pas eu les retombées qu’on espérait sur cet album, de pouvoir aller rencontrer du public, de pouvoir aller en parler. On a eu une très grosse phase de travail et c’est vrai que, pour moi en tout cas, il y avait eu un côté un peu frustrant de ne pas avoir l’impression de boucler ce côté-là de la vie d’un album.
Ils l’ont ressorti en 2022.
LT : Oui, ils ont ressorti une version augmentée en quelque sorte, pas de la pagination, mais avec une nouvelle couverture et avec un CD de Sahra Halgan qui est intégré à l’album.
ML : Plus un retirage normal, aussi.
LT : Oui, oui, oui, voilà. Mais c’est vrai que je crois qu’il y avait aussi cette envie de pouvoir vivre un album à part entière, du début à la fin, sans confinement (rires). Et donc, pour revenir à la question sur Douarnenez, moi je ne connaissais pas du tout la Bretagne ! Ça a été une découverte avec le sujet proposé par Max de la grève des Penn-Sardin. On est allé plusieurs fois à Douarnenez, parfois ensemble, parfois chacun de notre côté. Moi, déjà juste pour voir, m’imprégner des lieux, regarder comment c’était, comment les gens parlaient, ce qui se passait dedans, etc. Et puis, m’appuyer le plus possible sur des structures, sur des histoires, sur des récits, sur des témoignages. Il y avait le côté un peu impressionnant de raconter une histoire très ancrée dans la culture bretonne, sans être bretonne. Et c’est vrai que le fait de passer du temps, d’essayer de rencontrer un maximum de gens…
Vous citez des associations, par exemple Emglev bro Douarnenez… Le centenaire a été célébré assez massivement à Douarnenez. Votre travail de préparation est tombé pendant le travail de préparation de ces célébrations. Vous y avez pris part, vous vous y êtes trouvés un peu au même moment, ou ça s’est bien goupillé ?

Le Chœur des sardinières © Steinkis 2025
ML : En fait, on n’a pas pris part véritablement aux préparatifs des commémorations. À l’exception du fait qu’on était quand même en lien un peu permanent, par mail, par téléphone, avec des gens sur place. Surtout Léah, dans le cadre des recherches, des relectures, auprès de Emglev bro, auprès de Mémoire de la Ville, du Port-Musée, de Loctudy et tout ça. Et puis, c’est un petit détail mais j’ai fait une illustration pour Mémoire de la Ville, le numéro spécial pour les fêtes. Donc on était quand même en lien, au-delà même, en ce qui me concerne, de la famille et des copains sur place qui prenaient des nouvelles, qui voulaient savoir où on en était, etc. Je pense qu’on a été, sans qu’on ait participé aux festivités, puisque l’album est sorti dix jours après le dernier jour (rires), l’album avait été déjà annoncé, que ça soit dans des journaux ou dans Mémoire de la Ville, où apparemment, ils avaient connaissance de la venue prochaine de l’album et quand il est sorti, même dix jours après, on était encore dans le vif du sujet, et Douarnenez était encore animée par le même engouement.
Vous avez fait des dédicaces à Douarnenez, ou c’est prévu ?
ML : On en a fait « quelques-unes » (rires). On en a fait 150 en trois jours !
LT : On a eu la chance de pouvoir y aller vraiment pour la sortie de l’album, mais c’est quelque chose dont on avait vraiment envie, qu’on a essayé d’organiser le mieux possible. On a vraiment eu la chance d’être très bien accueillis, très bien accompagnés, que ce soit par des structures officielles ou par des particuliers. On a pu rencontrer des enfants, arrière-petits-enfants de sardinières, de pêcheurs. Il y a vraiment plein de gens qui nous ont fait confiance, qui nous ont confié des choses de leur histoire, de leur passé, qui nous ont partagé des documents d’archives, des photos. C’est vrai que c’était important pour nous, aussi, à la sortie de l’album, de boucler la boucle, en quelque sorte, et d’aller le présenter là-bas en priorité. C’est vrai que c’est quelque chose qui nous avait été demandé aussi par les structures : « quand il sortira, vous reviendrez ». L’album est sorti le 16 et le 18 on était à Douarnenez. On a fait 3-4 jours un peu marathon. On a eu la chance d’être accueillis par les deux librairies de Douarnenez, par le bureau de la presse aussi de Douarnenez, par l’auditorium au Port-Musée et par la librairie L’Introuvable à Quimper, aussi. On a pu faire un lancement très chouette, avec plusieurs rencontres, avec un temps de dédicace et de dessin en direct au Port-Musée. La foule chantante commémorait le centenaire et des membres de la chorale sont venus chanter pendant du dessin en direct. Donc c’était vraiment émouvant.
Ça a compensé votre ressenti pour Somaliland…
LT : Oui, je pense qu’il y a eu un retour de karma (rires) ! C’est un album qui a été fait très rapidement, dans le sens où il y avait effectivement le centenaire, mais ce n’était pas quelque chose dont on avait conscience au moment où on a commencé le projet (rires).
Vous avez eu l’idée et vous vous êtes dit « ah mince, il va peut-être falloir qu’on aille vite ! »
LT : On a eu l’idée, on a commencé les recherches, et c’est à toi qu’on a demandé « mais vous faites ça pour le centenaire ? ». Et on s’est dit « Ah, en fait, oui, c’est le centenaire ! » (rires). Du coup c’est quelque chose qui était mis dans notre dossier d’édition, ce qui n’est pas forcément courant dans un dossier d’édition, de dire qu’on voudrait le sortir à telle date. Mais ça a joué aussi comme un élément d’actualité.
C’est vous qui êtes allés toquer à la porte chez Steinkis ? Ça s’est fait comment ?
ML : Je vais parler en mon nom. En ce qui me concerne, je vais être franc, il y avait deux maisons d’édition, je ne citerai pas l’autre (rires)… Il y avait deux maisons d’édition avec lesquelles je souhaitais travailler : de cœur, ou par l’intérêt que je porte à leur catalogue, ou par rapport à la ligne éditoriale. il me semblait que ce projet, qui ne s’appelait pas encore Le Chœur des sardinières, irait trop bien. Il y avait Steinkis dedans ! Donc on est allés les rencontrer à Lyon. Quand on a rencontré Anne-Charlotte Velge de Steinkis, on lui a proposé le projet de vive voix. Le courant est bien passé, puis quasiment 24 heures après, elle l’avait lu, elle nous disait, écoutez, il y a un truc, il faut qu’on en reparle, je le propose à l’équipe…

Le Chœur des sardinières © Steinkis 2025
Vous aviez envoyé…
ML : On avait un dossier d’une vingtaine de pages qui était prêt, avec trois planches finies, des recherches de personnages, le synopsis, le pitch, la note d’intention, un bout du scénario. Et puis, dans la note d’intention, quelques informations relatives à l’événement, aux commémorations.
LT : On a démarché plusieurs maisons d’édition. On avait des maisons d’édition de cœur, où on se disait que ça marcherait bien, qu’on aimerait bien que notre titre puisse trouver sa place dans ces collections-là. On a envoyé à pas mal de maisons d’édition qui nous paraissaient correspondre. On a eu la chance de rencontrer Anne-Charlotte en direct, grâce aux rencontres professionnelles de Lyon BD. Moi, c’est quelqu’un que j’avais déjà croisé sur un autre projet avec qui on avait échangé. Et on a eu la chance que le projet intéresse aussi quelques-unes des maisons d’édition à qui on avait envoyé. On a eu le luxe de pouvoir choisir avec quelle maison d’édition on pouvait travailler. On a eu de belles propositions, mais c’est vrai que ça nous paraissait assez évident de travailler avec Steinkis. Le courant était bien passé avec l’éditrice. Je crois qu’on avait aimé aussi son mode de fonctionnement, le fait de nous avoir appelés. On avait parlé vraiment du projet, de ce qu’on voulait raconter. Elle, elle nous avait parlé de comment elle percevait le projet pour être sûre qu’on était sur la même longueur d’onde. On avait trouvé qu’il y avait une belle attention, une belle sensibilité à notre travail. Et puis c’est vrai qu’on était un peu acquis à la cause de Steinkis aussi. Ça nous paraissait être une maison d’édition qui collait aux thématiques qui nous étaient chères aussi.
ML : Voilà, c’est bien mieux que ce que j’ai dit ! (rires)
Dans votre liste de sujets sur lesquels vous auriez aimé travailler, ça a dicté un peu votre choix, le fait qu’il y ait des résonances évidentes avec la situation qu’on a aujourd’hui ?
ML : Ah oui, complètement, oui ! Dans la liste des autres projets potentiels, il y en avait qui avaient d’autres résonances et qui étaient évidentes aussi, oui (rires).
Ça fait partie de ce qui vous a plu aussi dans ce sujet, se dire que c’était il y a 100 ans, mais c’était hier quand même.
LT : C’est quelque chose qui était dans la note d’intention, dans la présentation de projet, c’est-à-dire que j’ai extrait quelques phrases des chants révolutionnaires, des champs revendicatifs du moment…
Parfois censurés…
LT : Parfois censurés ! Il y a un début de chant qui dit « Saluez riches heureux, ces pauvres en haillons, saluez, ce sont eux qui gagnent vos millions » ! Ce sont des paroles extrêmement actuelles, on n’a pas du tout l’impression qu’elles datent d’une centaine d’années ! C’est un sujet qui m’a plu immédiatement quand Max l’a proposé. Les autres étaient très chouettes aussi, mais vraiment celui-là, immédiatement… Parler de la condition ouvrière, de la place des femmes dans la société, de la place du travail dans une vie…

Le Chœur des sardinières © Steinkis 2025
Du travail des enfants…
LT : Parler aussi de comment vivre d’un travail sans que ce travail-là prenne tout l’espace de vie qu’on a, parler du fait de comment vivre d’un travail si il n’est pas rémunéré suffisamment dans une société où tout augmente. Parler du lien entre le patronat, le gouvernement, la police… Ça questionnait énormément de choses ! Et en plus, c’était lié à une culture bretonne qui est vivace, vivante, extrêmement ancrée. J’ai trouvé qu’il y avait une tonne de résonances actuelles qui étaient très marquées et pour moi c’était quelque chose d’assez universel. Ça avait à la fois la qualité d’être quelque chose de très spécifique, puisque ça a pu nous permettre de parler spécifiquement de Douarnenez, des cultures bretonnes, d’une industrie spécifique… Il y avait un côté très local et en même temps il y avait des résonances sociétales hyper actuelles qui parlent d’aujourd’hui et qui vont parler à tout le monde. Immédiatement, j’ai eu en tête plein de ramifications possibles et plein d’échos. C’est vrai qu’on a l’impression que ça a parlé aussi à pas mal de monde à la lecture de l’album.
ML : Il semblerait…

À la ligne © La Table Ronde 2019
Vous citez À la ligne, de Joseph Ponthus [ndlr : récemment adapté en bande dessinée par Julien Martinière, chez Sarbacane].
LT : Oui !
ML : Je l’ai lu grâce à toi !
LT : Pour moi, ce livre, c’était une quintessence d’écriture.
Je dirais même que je me suis penchée sur Le Chœur des sardinières en pensant à Ponthus.
ML : Ah merci !
LT : Owww ! Je l’ai marqué à la fin du livre. Il y a quelques livres ou textes qui ont vraiment habité ma tête.
Il y a La Scierie, aussi !
LT : Oh, quelle claque !
J’avais l’impression d’avoir les mains à côté de la scie…
LT : C’est ça, c’est hallucinant, cette écriture ! Pour moi, les deux livres se sont complétés. Il y a eu un moment où j’étais très contente de me plonger dedans, de me dire comment écrire le travail, comment écrire la force, comment écrire la fatigue. Mais au bout d’un moment, je me couchais, j’avais les textes en tête… L’écriture rythmique, oppressante quasiment, de Ponthus, le travail vraiment très matiéré de La Scierie… Pardon, je m’emballe (rires) mais c’était tellement cool !
Est-ce que vous avez des projets en tête ? Ensemble ou séparément ? Est-ce que vous allez piocher dans la liste des autres sujets ?
ML : J’hésite un peu. Il n’est pas impossible que je pioche et choisisse un des deux autres projets que j’avais en tête. Mais pour l’instant c’est un peu prématuré. J’ai envie de me poser un peu et de garder un peu de disponibilité et d’énergie pour honorer ce lancement qui est bien parti. Il y a du monde… Je me rends compte que le vide ne me convient pas tant que ça. Et qu’il faut assez rapidement que je retrouve une idée. Et aussi que je gagne ma vie accessoirement. Mais ça on verra dans un second temps (rires).

Julie et les oiseaux © Jarjille 2019
LT : Des graines. J’appelle ça des graines. Rien qui est suffisamment sorti de terre pour en parler. Des graines, des petites pistes. L’album jeunesse Julie et les oiseaux avec Anjale, ça avait été une collaboration qu’on avait beaucoup appréciée. Puis on est très amies toutes les deux. Je le glisse (rires) : elle vient de sortir aussi un très très bel album qui s’appelle Outre-mères, chez Vuibert. C’est un album magnifique que je conseille absolument ! C’est vrai qu’on a toutes les deux eu un gros projet : moi avec Max, avec Le Chœur des sardinières ; elle avec Sophie Adriansen avec Outre-mères. On s’était beaucoup dit qu’on aimerait bien refaire quelque chose ensemble après ces projets. Peut-être pour un public plus adulte. Pour l’instant, ce sont vraiment des choses… Comme disait Max, on a la chance d’avoir un album qui est pour l’instant très bien accueilli. Avec beaucoup de rencontres, de dédicaces, de festivals prévus. Donc aussi se laisser de l’espace pour en profiter.
ML : Je veux bien faire de la pub aussi (rires). Pour continuer dans la lignée des Penn-Sardin, il y a un documentaire qui s’appelle Le Chant des sardinières, qui est sorti, il me semble, le 24 novembre 2024, au début des commémorations du centenaire de la grève. Il a été réalisé par Nina Montagné, qui accessoirement est une amie, et qui a fait un très bon travail de recherche sur ce qui reste dans le patrimoine culturel de la ville de Douarnenez aujourd’hui de ces grèves. À travers le chant mais aussi à travers des spectacles, la foule chantante, mais aussi la cheffe de chœur qui s’appelle Manon, je ne connais pas son nom de famille. Il est disponible sur France Télévisions pendant un moment. L’Usine rouge de Marie Hélia est super bien aussi.

Une Belle Grève de femmes © Libertalia 2023
LT : Pareil, je mets une dernière réf ! Quelque chose qui nous a beaucoup aidés dans notre travail de recherche, de documentation… et aussi d’écriture pour moi : c’est le livre d’Anne Crignon, qui est journaliste. C’est Une belle grève de femmes et c’est sorti aux éditions Libertalia il y a quelques années. Et vraiment, on s’est énormément appuyés sur ce travail-là. Il est cité à la fin de l’album mais on s’est tellement appuyés sur ce bouquin que c’est cool de lui rendre un petit hommage.
ML : Je rejoins Léah à 200 % là-dessus. Pour moi aussi, ça a été une source d’inspiration hyper importante.
Propos recueillis par Chloé Lucidarme
Interview réalisée le vendredi 31 janvier 2025.
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