Alors qu’il dessine le Marsupilami depuis 40 ans, Batem s’offre une bouffée d’air frais en rejoignant l’équipe d’auteurs qui œuvrent sur la collection Créations Originales Disney chez Glénat. Il sort avec Nicolas Pothier au scénario l’album Un travail pour Fantomiald. Rencontre à Quai des Bulles pour évoquer cette nouvelle aventure !
Bonjour Batem ! Comment vous êtes-vous retrouvé embarqué dans un album Disney puisqu’on vous connaît quand même surtout pour animer le Marsupilami depuis longtemps ?
C’est vrai que je me balade avec lui depuis 40 ans ! Les albums, 37 ans, parce que j’avais d’abord travaillé sur un projet de dessin animé Marsupilami. En fait, j’étais à table, à discuter d’un tout autre projet avec Glénat, en présence de Marion Corveler, et il y avait Fred Mangé qui était là aussi. Et Jacques Glénat. Il était à ma gauche et m’a dit « tiens, ça ne vous intéresserait pas de faire un Mickey ? ». Alors, « Mickey, non, pas particulièrement ». J’adore cette collection mais, moi, quand j’étais petit, sur mon assiette, ma tasse et mon bol, c’était Donald. C’est ma sœur qui avait Mickey. C’est le premier personnage que j’ai pu dessiner de mémoire, étant gamin. Mal. Mais j’en ai profité pour en dessiner plein. Je remplissais les poches de mon grand-père. Et puis j’ai dit « mais j’aime beaucoup aussi Super Dingo ». « Va pour ça », me dit Jacques Glénat. Et quelques jours après, Fred Mangé, l’éditeur de la collection, m’a appelé en disant « écoute, je n’ai pas osé le dire devant Jacques Glénat, mais il y a déjà quelqu’un qui travaille sur Super Dingo ». Un dessinateur néerlandais. « Mais si tu aimes les super-héros et Donald, il y a Fantomiald. » Je n’avais jamais entendu parler de Fantomiald. C’est un personnage qui a été créé en 1969 pour Topolino qui est le pendant italien du Journal de Mickey. Donc je ne l’avais pas lu. Moi, je louais simplement les Journaux de Mickey à la bibliothèque paroissiale. De temps en temps passait un Mickey Parade mais c’était plus cher quand même. Et c’était dans Mickey Parade qu’on le voyait, donc… je n’ai pas eu le Mickey Parade qui proposait les aventures de Fantomiald. Quand j’ai découvert que ce n’était jamais que Donald, affublé d’une cape, qu’il avait trouvée dans la Villa Rosa… enfin, je ne vais pas vous raconter l’histoire… Voilà comment je me suis lancé dans cette aventure.
Un peu par hasard finalement, au détour d’une conversation !
C’est-à-dire que je n’y aurais même pas pensé. Je suis dans un état d’esprit tel que je n’imaginais pas qu’on viendrait me chercher pour ça. Je suis vraiment par hasard à côté de Monsieur Glénat qui, lui, me propose. Et je prends. Parce que je fais partie de cette génération où je prends tout ce qu’on me propose. La peur de l’abandon, je l’ai vécue une énième fois quand ils m’ont viré de chez Dupuis. Quand je leur dis « je prends tout ce qu’on me donne tant qu’on veut bien de moi », on m’a dit « on voudra toujours de toi ». Vous m’avez viré ! Vous avez définitivement créé la peur de l’abandon chez moi, en tout cas par rapport au Marsu. Donc je m’accroche. Le Marsupilami fait 64% du chiffre d’affaires du Parc Spirou à lui tout seul. Il y a sept attractions. Ils viennent de racheter le parc aquatique à côté. Ce secteur, ils prévoient déjà de l’occuper à 60% pour le Marsupilami. Quand je suis là-bas, je suis au paradis, ce sont tous mes dessins. Il y a un petit peu d’autres dessins parce qu’il y a la série parallèle, avec des Marsupilamis un peu plus jeunes. Je ne sais pas s’ils vont faire une série. J’espère que non parce que, pour moi, c’est une mauvaise politique de commencer à faire tout et n’importe quoi dans tous les sens. Bref. Pourquoi est-ce que je fais tout ce boulot pour le Parc quand on me le demande, et gratuitement ? C’est pour ne pas que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. Je pense qu’ils l’ont compris. Même pour le merchandising, on me demande de refaire des dessins parce qu’il y a des graphistes qui se sont mis à faire des dessins pour les produits dérivés… on ne dessine pas le Marsupilami du jour au lendemain. Il m’a fallu 40 ans pour arriver à un petit résultat ! Laissez-moi continuer, pas à régner dessus mais à checker. C’est comme ça.
Et vous avez rencontré assez vite le scénariste Nicolas Pothier ou vous le connaissiez déjà ?
Je connaissais son travail parce que c’est lui qui a créé la série Ratafia qui a été reprise par Johan Pilet, qui travaille dans notre atelier. Donc je connaissais le travail de Nicolas Pothier. Et j’ai téléphoné à Fred Mangé en proposant Nicolas Pothier, sachant qu’il était déjà un scénariste Glénat et que ça ne devait pas poser de problème. En toute immodestie, c’est moi qui ai pensé à lui.
Quand on passe du Marsupilami à Disney, est-ce qu’on passe une sorte de test ? Est-ce que vous avez dû batailler pour attraper les personnages ? Est-ce que les croquis insérés à la fin de l’album font partie de ce travail ?
Oui, bien entendu, oui, oui. D’ailleurs, la page de croquis qui a servi pour le petit ex-libris – je peux d’ailleurs vous dire que les trois personnages qui sont en pied sur cet ex-libris sont à mes yeux hyper ratés, je n’aurais peut-être pas dû choisir celui-là –, ce sont les premiers ! Les tout premiers. Ils datent de 2021. Donc ça remonte. Forcément, je vous l’ai dit, tout petit déjà, je dessinais Donald. Comme on dit sur France Culture, ça fait sens pour moi de dessiner Donald, puisque je connaissais, je le lisais. Bien sûr, j’ai très rapidement développé une passion pour l’œuvre de Franquin, quand j’ai découvert que mon Papa était abonné au journal Spirou. Si on m’avait proposé, je ne sais pas, de faire une aventure one-shot Buck Danny, non ! Thorgal non plus, pas capable. Même pas Tintin. Mais Donald, oui !
D’ailleurs, ça ne pose aucun problème. On a l’impression que vous l’avez toujours dessiné.
C’est très gentil (rires) mais il est vrai que je n’ai pas essayé de faire autre chose. J’ai dessiné le Donald que j’avais gardé en mémoire, le Donald de mon enfance. Je n’ai pas essayé de me l’approprier, d’en faire autre chose, de lui créer un autre look. Non, je pense que je serais bien incapable de faire autre chose que ça. Pour résumer la situation, j’ai fait ce que j’ai pu (rires). Je voulais garder le bonheur et le plaisir de dessiner. Je vois bien beaucoup de mes collègues, probablement parce qu’ils ont un style plutôt éloigné de ça… C’est la même famille malgré tout, le Marsupilami et l’univers Disney, c’est la même famille. Je n’ai pas eu trop de mal à passer de l’un à l’autre. Si, il a fallu que je me remette en tête… Le bec n’est pas facile à mettre en place, il y a beaucoup d’auteurs, d’ailleurs, qui sont rebutés par Donald à cause du bec. Moi, j’avais déjà une expérience de dingue, à quatre ans et demi je le dessinais, je vous dis ! Mal mais… Je plaisante, bien entendu !
Ça reste du dessin animalier, quand vous dites que c’est la même famille…
En plus ! Je ne pensais même pas à ça. Ce sont quand même des animaux anthropomorphes. Je fais des personnages normaux affublés d’une tête d’animal. Là où c’est la même famille, petit clin d’œil, c’est que je travaille pour le Marsupilami en Palombie, univers imaginaire, je respecte un minimum l’Amérique du Sud mais je fais ce que je veux, qu’on ne vienne pas m’emmerder, je fais ce que je veux, « mais cet oiseau-là n’existe pas. — Si, en Palombie, il existe ! » Je n’y mettrais pas des rhinocéros et des gorilles, nous sommes bien d’accord. Je respecte un minimum de réalisme, auquel Franquin tenait énormément. Et puis, là, je passe à Canardville. Je dessine des bagnoles, ce n’est pas ma spécialité mais qu’on ne vienne pas me dire « C’est quoi ça ? — C’est une voiture de Canardville ! » Je fais ce que je veux ! Toute liberté. Je ne suis pas un grand technicien. Je suis ravi d’entendre mon ami François Walthéry, et il le tenait d’un de ses maîtres, Sirius, qui disait : « à chacun son propre sens de la perspective ». Ça me convient parfaitement. Cela dit, vous avez vu que la plupart des histoires démarrent avec une vue plongeante sur la ville. Moi je dessine mieux les arbres et les lianes que les immeubles.
Bien que, dans ce Marsupilami que nous avons avec nous, il y ait quelques incursions dans la ville.
Dans Le Défilé du jaguar.
Oui. Et dans d’autres, les plus récents.
Oui, je pars quand même du principe que les dessinateurs doivent être capables de tout dessiner. Certaines choses avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins de facilité. J’ai toujours dit d’ailleurs à mes scénaristes « ne me ménagez jamais ! », « ne vous dites pas “je ne vais pas aller dans ce sens-là car lui n’est pas capable de faire” ». Ça, c’est mon problème, à chacun son boulot. Mais il est clair que je suis un dessinateur de la nature. Plus que de la mécanique, de la technique, des immeubles, des bagnoles. Quand on me demande quelle est la marque de ma voiture, je dois réfléchir. Je dis « bleue », dans un premier temps. Maintenant, je sais, parce que ça fait longtemps, c’est un Scénic. Mais quelles sont les voitures de mes frères et sœurs, je suis incapable de dire. Je ne sais pas. Ça ne m’intéresse pas beaucoup. C’est un des rares points qui me différencie vraiment d’André Franquin. Lui était quand même très sports moteurs. Je dis vroum vroum. Moi, je ne le suis pas du tout. La moto, j’ai aimé ça plus jeune. Ce qui fait que j’ai quand même pu dessiner Jack Sélère et Sam Speed. Et j’avais même fait un essai… Non, on oublie (rires).
Quand vous dites la même famille, Franquin était lui-même fan de Disney.
Ah bien sûr, c’est de là que ça vient.
Ça a permis de boucler la boucle. Vous avez travaillé avec Franquin, repris son personnage et maintenant, vous allez faire un Disney. C’est amusant aussi de ce point de vue-là.
Oui, c’est ça. Je ne sais pas si la boucle est bouclée mais, en tout cas, c’est normal. C’est dans une logique assez claire. Et encore, je me suis permis de dire à Monsieur Glénat, « non, pas Mickey ». Vous savez, pour la petite histoire, quand j’étais scout, on a failli me totémiser Canard. Et pour finir, on m’a totémisé Castor, ce qui m’a bien fait *** parce que, pour moi, il y avait La Patrouille des Castors…
Mais il y a les Castors Junior donc ce n’est pas mal.
Et puis il y a eu les Castors Junior et surtout j’avais un beau bouquin que mon grand-père m’avait offert. Je suis allé voir dans cette encyclopédie à castor, il y avait une belle photo de castor, et il était marqué en-dessous : « sociable, travailleur acharné et intelligent, bon époux et bon père, le castor est le parangon de toutes les vertus du monde animal ». Je prends ! Et je n’ai rien fait d’autre, d’ailleurs, qu’être papa.
L’album contient quatre petites histoires. Est-ce un choix de Nicolas Pothier ou est-ce que cela relève d’une contrainte éditoriale de Glénat ?
Non, c’est un choix, je pense, délibéré de Nicolas parce que je pense que, futé comme il est, il s’est dit « on va attaquer ça comme les douze travaux d’Hercule ». Si jamais celui-ci fonctionne, on a encore deux albums potentiels. Quatre histoires maintenant, et il en manque huit !
Vous avez dessiné ces épisodes à la suite ou il y a eu des pauses ?
J’avais des pauses. Malheureusement, mon scénariste, Stéphan Colman, pour Le Marsupilami, a un petit souci de santé. Il y a eu un gros trou. Donc je m’y suis engouffré pour mener à bien le travail parce que je pense que, chez Glénat, ils commençaient à s’impatienter. Ce qui est normal.
Depuis 2021, donc ?
Oui, 2021, les premiers croquis. Je ne pense pas que j’avais déjà signé le contrat à ce moment-là mais, enfin, la décision était prise.
Ça pris trois ans mais ce n’est pas non plus… Pour un éditeur, ça peut être beaucoup mais pour un auteur…
Ça dépendait un petit peu de ce qu’ils avaient dans leurs têtes. D’ailleurs, sur le contrat, ils m’avaient donné des délais, j’avais dit « non, je ne fais pas ça ».
Votre album est le 18e de la collection Créations originales et c’est vrai qu’ils en sortent généralement deux par an. Il y a un bon rythme de parution.
C’est ce qu’ils m’avaient dit. « On n’a pas d’autres albums pour cette collection, on comptait sur le tien, à la fin de l’année ». Ça m’a été présenté comme une catastrophe en disant « si ça tombe, on ne va pas pouvoir renouveler le contrat ». Je ne voulais pas être à l’origine d’un clash entre Disney et les éditions Glénat ! « Ce que je te propose, c’est que tu auras tout ça pour la fin de l’année au plus tard, il pourra sortir dans le pire des cas pour Angoulême ». Je n’ai plus eu de nouvelles et on l’a sorti deux ans après. Parfois, les éditeurs vous mettent une pression et ce n’est pas justifié. C’est une de mes rares qualités, je suis gentil et surtout fiable. Donc si je dis que je finis à ce moment-là, je finis à ce moment-là.
Est-ce que Disney a eu un droit de regard sur votre album ? A censuré des choses ou pas ?
Oui. Au niveau du dessin, je n’ai vraiment eu aucun souci, pour la raison qu’on a évoquée tout à l’heure qui est que je n’essaie pas d’être infidèle. Ils ont été très stricts au niveau du scénario, ils ont changé quelques petits dialogues. Ils ont mis un temps infini à réagir, c’est normal, ils n’ont pas que ça à faire. Le scénario était proposé… Je pense que c’est pour ça aussi que ça a pris du temps. Au moins une année pour avoir le feu vert. Au niveau de la réalisation des planches, quand ils ont reçu les premières, ils ont demandé à changer deux dialogues. Parce que, dans un des dialogues, on évoquait la mort, violente, par poison. Ce n’était pas terrible. Enfin, Picsou était fâché, « prépare-moi ma fiole de poison, je vais aller dézinguer l’autre », grosso modo c’était ça. Au niveau du dessin, je vais vous montrer, c’est l’histoire avec le mousquetaire, là (ndlr : page 19). Sur le panneau publicitaire, j’avais mis une vache mais je lui avais mis un gros pis. J’avais proposé une grosse paire de couilles, ça ne marchait pas non plus (rires). Il y avait ça. Et dans Ennuis au musée, j’ai dessiné un Rapetou pointant une arme trop réaliste. Donc j’ai simplement mis au bout du canon un entonnoir et « Poooot ».
Et ça marche bien, finalement.
Oui oui, puisque c’est une arme qu’il a volée dans une école la veille. C’est ficelé, il a bien torché ça, Nicolas.
Et justement, vous intervenez parfois sur le scénario ? Vous donnez votre avis ?
Oui, je donne bien sûr mon avis mais…
Il n’y avait pas grand-chose à changer.
Non ! Non, non, pas du tout.
Il y a énormément de jeux de mots, un par case, presque.
C’est un peu pour ça que je suis allé le chercher parce que ce sont des jeux de mots qui ne sont pas assommants.
Ils sont bien dans le rythme de l’histoire. C’est fin.
C’est fin, il y a une seconde lecture. Il y en a qu’on ne voit pas nécessairement et qu’on pourrait voir à la troisième lecture. C’est un humour potache, qui peut être apprécié par les adultes. Les enfants, d’abord, les adultes, et puis pour ceux qui ont certaines références. Il y a des références, je vous mets au défi…
J’ai beaucoup aimé celle à Renaud, « toujours vivant, toujours debout ». Je ne m’attendais pas à la retrouver là-dedans. Les plus jeunes ne l’auront peut-être pas mais ça m’a fait rire.
Et il y en a une à Jacques Higelin. J’ai tout de suite capté et c’est pour ça que j’ai ajouté, une page ou deux plus loin, l’affiche de Jacques Higelin en concert. Nicolas m’avait dit « oh, les gens ne vont pas capter ça, ne le mets pas ». Je lui ai dit « écoute, tu as vu les références que tu fais ? Je la laisse. »
La référence à Raymond Poulidor, aussi, l’éternel second.
Oui, oui. C’est vrai que ça, pour les plus jeunes…
Vous avez déjà un peu répondu à la prochaine question. Est-ce que ça vous a pris plus longtemps que pour dessiner un album du Marsupilami ?
Je pense qu’en moyenne j’ai fait comme pour le Marsupilami, trois à quatre jours pour une page, avec des pages qui prennent plus de temps, d’autres qui en prennent moins. Mais régulièrement, je me faisais la réflexion « ça me prend un temps infini » sans que je sache pourquoi. En fait, je pense que c’est simplement que je passais de l’un à l’autre. Jusqu’au moment où il y a eu ce petit trou au niveau du scénariste pour le Marsu, où je me levais le matin, je savais que j’allais faire du Fantomiald toute la journée. Là, j’ai eu un rythme plus appuyé. Mais c’est vrai que ça m’a pris peut-être « un peu » plus de temps. Forcément, quand j’ai mis en place des personnages, de la nature, des arbres, du décor naturel, ça vient facilement ; si on est en ville, attention, il ne faut pas faire n’importe quoi. N’oublions pas les bons conseils d’André Franquin, la géométrie de la case, autant ça peut être facile avec la nature, là, les bâtiments, les immeubles, c’est différent…
En tant qu’illustrateur, avez-vous ajouté des détails dans les dessins qui n’étaient pas prévus par le scénariste ?
Tous les décors. Dans Ennuis au musée, il n’y avait aucune indication pour les tableaux. J’ai fait ce que j’ai voulu. Si j’avais le temps pour une exposition, je referais tous les tableaux ! En vrai. À l’acrylique ou à l’huile. Il y en a 45 ou 46, y compris les plus petits qu’on voit à peine. Mais il était prévu, puisque vous parlez d’illustration, que je fasse toutes les fausses couvertures, là, en couleur directe. Mais j’ai été pris par le temps. Elles auraient été au début de chaque histoire, comme une couverture de chaque épisode.
J’allais vous demander si c’étaient des fausses couvertures, justement. Si ça avait été prépublié dans un magazine Disney quelconque.
Non, ça a été fait uniquement pour ceci.
Ça fait penser à des couvertures de comics.
Ils ont décidé que s’ils mettaient ces dessins-là entre chaque épisode, ça allait casser le rythme. Finalement, ils les ont mis au bout pour que ça fasse partie des bonus.
Est-ce que cette récréation hors Marsupilami en appelle d’autres ?
Ça me donne déjà envie d’en faire un deuxième si on me demande, maintenant que je suis rentré dedans ! La semaine dernière, c’était ma première séance de dédicaces, à Reims. Premier Fantomiald dessiné. J’ai terminé l’album en avril. Bon, quand même, je suis un minimum professionnel, je m’étais un peu préparé, savoir comment je peux faire, sachant que ça ne pouvait pas prendre trop de temps, et surtout que je ne le maîtrise pas comme le Marsupilami, forcément. Donc, je me suis retrouvé comme un débutant, vraiment, avec un petit stress, la petite goutte au front. Il y avait quelqu’un qui avait un rendez-vous à Paris, qui voulait passer le premier. Je lui ai dit : « vous avez affaire à un débutant, qui va faire sa première dédicace, avec le premier Fantomiald ! ». Déjà que les Marsu, les premiers sont toujours ratés… Il m’a demandé Picsou ! Maintenant, ça y est, c’était ma troisième et aujourd’hui ma quatrième séance de dédicaces. Je le fais de tête maintenant. La semaine dernière, j’avais ramené quelques exemples, ils choisissaient et je jetais un œil distrait dessus. Ça y est, c’est parti. Donc ce serait dommage de ne pas mettre à profit…
Donc un deuxième est possible mais ce n’est évidemment pas encore signé.
Non, non, pas du tout.
Mais si on vous le demande, vous serez ravi de le faire.
Oui, vraiment.
Toujours la continuation de Fantomiald.
Ah, ce serait les fameuses histoires dont je vous parle, dans le cadre des douze travaux d’Hercule. Il y aurait les quatre travaux suivants de Fantomiald. Et puis, un troisième album.
Bien sûr, on ne va pas s’arrêter à huit travaux !
Non, ce serait d’un ridicule !
Vous êtes aussi sur un nouveau Marsupilami ?
Le prochain sort en février et j’ai déjà attaqué le suivant, avec un autre scénariste parce que, chez Dupuis, on m’a demandé de ne plus travailler avec Stéphan Colman. Pas parce qu’il n’était pas bon, mais pour casser le truc, pour me faire faire autre chose. Donc je travaille sur un scénario de Kid Toussaint et Ced. J’ai déjà crayonné 20 pages.
Avec votre compère Janry, que j’ai croisé hier, vous êtes dans le Boy’s Bande Dessinée. Vous êtes encore en activité avec ce groupe ?
Oui, oui, malheureusement (rires). On a repris un petit peu les répétitions. Il y en avait une vendredi dernier, mais j’étais à Reims pour dédicacer le Fantomiald. Janry a dit « on va avoir un peu de peine à t’avoir, maintenant ! ». Oui, là, je suis dans cette tournée que Glénat m’a organisée. Mais bon, on a quelques petits concerts qui se profilent à l’horizon et il faut absolument qu’on répète. Parce que souffler dans un saxophone, si vous ne le faites pas… Je n’attends pas les répétitions pour le faire. Je suis régulièrement en Espagne – nous avons une maison en Espagne – j’ai acheté un deuxième saxophone. Pour muscler les zygomatiques. Vous n’imaginez pas, si vous restez trop longtemps sans souffler dans un engin pareil, vous reprenez et vous soufflez 10-15 minutes, c’est terminé ! Ça se fige, les muscles des zygomatiques… Il faut souffler, souffler, même mal, mais souffler. Ce que je ne quitte pas de faire.
Eh bien, bravo et merci.
Merci à vous !
Propos recueillis par Nicolas Raduget et Marie Chicaud.
Interview réalisée le 26 octobre 2024.
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