Nous avons profité de sa présence sur le festival Quai des Bulles pour interviewer Eliot, dont le premier album, Avenir, publié chez Ankama (avec Pierre Benazech et Pierre-Roland Saint-Dizier au scénario, et Julia Reynaud à la couleur), est un de nos récents coups de cœur graphiques.
Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Est-ce que tu peux te présenter, tout simplement ?
Oui, je suis Eliot, dessinateur de bande dessinée. J’ai fait cinq ans d’études à Saint-Luc, à Bruxelles, où j’étudiais la bande dessinée et l’édition, principalement sous la tutelle de professeurs comme Éric Lambé, Philippe de Pierpont, Thierry Van Hasselt, et ensuite j’ai publié mon premier album chez Ankama, donc, Avenir. En parallèle, j’ai fait des histoires dans Métal Hurlant et maintenant je travaille sur mon deuxième album, chez Albin Michel.
Avenir est ton premier album publié. Comment s’est passée la rencontre avec les scénaristes, la maison d’édition ? On est venu te chercher directement ?
Oui ! Ça s’est passé par Instagram. Moi, tous mes contacts pro, presque, c’est Instagram. En fait, je la fais longue, en sortant de l’école, il y avait un concours qui s’appelle le concours Raymond Leblanc. Après nos cinq ans d’études, avec tous nos potes on y a participé. La première année, c’est un de mes meilleurs potes qui gagne ; la deuxième année, c’est ma compagne qui a gagné ; et la troisième année, je n’ai toujours pas gagné, malheureusement. À ce moment-là, je me suis dit « bon, ça commence à devenir chaud quand même » et ils m’ont contacté via Instagram. C’est Pierre Benazech qui a fait la première prise de contact. Il a découvert mon travail via une étudiante qui connaissait une de mes amies qui l’a ensuite renvoyé vers moi.
Donc il savait que tu avais un style qui pouvait correspondre à ce qu’il cherchait.
Oui, ils ont regardé sur Instagram ce que je faisais. Et comme j’aimais bien les polars – j’essayais d’écrire moi-même un polar – ils trouvaient que mon dessin correspondait à l’univers qu’ils voulaient développer dans le récit. C’est comme ça que ça s’est fait. Le projet était déjà accepté par Ankama, ils cherchaient juste un dessinateur. Il n’y avait que moi qui devais faire mes preuves en fait.
Est-ce que le sujet t’a inspiré tout de suite quand ils t’ont contacté ?
Oui. Ce que j’ai beaucoup aimé quand ils m’ont présenté le projet, c’était que c’était certes de la science-fiction et le futur, mais c’était surtout une chronique sociale, une famille. Et surtout, il n’y avait pas, à la fin, de condamnation de la technologie. Quand ils m’ont proposé le projet, c’était vraiment partir vers un usage dystopique mais ce n’est pas une technologie qui en elle-même est mauvaise. C’est un outil et il ne faut pas qu’on l’utilise mal.
Comment s’est fabriqué l’album ? Je me demandais si les scénaristes avaient un storyboard plus ou moins précis ou s’ils t’ont vraiment laissé mettre en images.
Ça a évolué au fur et à mesure du récit. Au début, ils m’envoyaient non pas un storyboard mais un case à case où j’avais « case 1 : plan large sur tel truc ». Et dès le début, ça ne me convenait pas des masses, parce qu’à Saint-Luc on nous avait appris à être auteurs complets et donc j’avais quand même des envies de mise en scène… Dans le duo de scénaristes, il y a Pierre-Roland Saint-Dizier qui a déjà publié des albums chez Glénat et chez Ankama, notamment, et Pierre Benazech pour qui c’était le premier album. Je ne sais pas qui scénarisait quelle page mais ça me semblait un petit peu planplan à certains moments, un petit peu illustratif et donc là, je me suis permis d’exploser complètement leurs consignes et ça leur a tout à fait convenu ! Dès le début, je n’ai pas suivi leurs consignes en fait (rires), en supprimant certaines choses, certains dialogues quand ça me semblait un peu bavard, des petits personnages que j’ai fait sauter aussi… Surtout pour gagner de l’espace et ne pas noyer le dessin sous du texte. Ensuite, voyant qu’on fonctionnait comme ça, ils ont arrêté de me mettre « C1 », « C2 », « C3 »… J’avais une fiche qui disait les temps forts qu’on devait avoir.
Ça fonctionne très bien comme ça.
Tant mieux ! Je rajoutais, quand je le sentais, un moment de silence, un regard… J’essayais de faire des choses comme ça.
Les couleurs sont en duo avec Julia Reynaud.
Oui.
Vous avez procédé comment ? Est-ce que vous aviez défini des ambiances avec les scénaristes ?
Non, c’était 100 % libre. Au niveau dessin, j’avais extrêmement peu de consignes, en fait. J’avais juste pour les personnages une fiche qui donnait leur métier, leur âge… Et pour l’univers, ils m’ont juste dit « on aimerait que ce ne soit pas Paris, on aimerait que ce soit une ville européenne ». Donc j’ai dit « je suis bruxellois, je vais faire Bruxelles ». Principalement. Il y a évidemment des lieux qui sont inspirés d’autres endroits. Pour en revenir aux couleurs, j’étais tout à fait libre mais étant en retard j’ai demandé à Julia de m’aider sur les couleurs. Au début, moi, j’avais fait quelques pages, inspirées par Isabelle Merlet, qui travaille notamment sur les albums de Blutch. Et j’ai dit à Julie « je suis à la bourre, tu veux m’aider ? » Je l’avais aidée sur ses couleurs pour son album chez Casterman [Le Bel Alex, 2022] donc elle, elle m’a aidé ici en retour. Elle a essayé de copier ce que je faisais et ça a donné des choses tout à fait géniales, en fait, que je n’aurais jamais pensé à faire ou que je n’aurais jamais osé faire. Mais c’était quand même un peu loin de ma façon de procéder par rapport à certains choix. Elle était beaucoup plus tranchée que moi. Elle faisait plus confiance à mon dessin que moi je ne lui faisais confiance. Là où moi j’ai besoin de charger parfois, pour être sûr qu’on comprenne bien… Elle faisait toutes mes pages et moi je repassais derrière dessus pour être sûr que tout soit homogène, donc en changeant parfois quand même certaines valeurs. Elle ne faisait que les aplats et moi j’ai un calque où je mets les ombres, en produit sur Photoshop. Là, ça, c’est moi qui ai tout fait.
Et tout ce côté un peu vert, un peu rose, c’est toi qui l’avais déterminé au départ ?
Oui, au début, c’était ça. J’avais fait cette espèce de truc… Rose et bleu, ce sont des couleurs qui sont assez à la mode en ce moment. Je voulais que l’album soit bleu, pour ce truc dystopique. J’avais envie d’une ambiance morose, un peu triste, un peu bruxelloise aussi, avec le ciel chargé, il pleut. Un peu comme Seven aussi, de David Fincher, où il pleut tout le temps. Et puis, en fait, Isabelle Merlet fait ça dans l’album Lune l’envers de Blutch. Parfois, elle prend la liberté de faire comme Morris dans Lucky Luke, de mettre un aplat sur un personnage pour dynamiser la palette, pour dynamiser la planche. Et aussi par souci de clarté et de lisibilité : isoler un élément avec juste un aplat. Ça s’est fait un peu naturellement. On ne l’a pas spécialement conscientisé, on ne l’a pas évoqué oralement mais ce sont les couleurs que Julia a isolées à partir de ce que j’avais fait moi à la base.
Matt est un artiste. Est-ce que tu t’es identifié au personnage ? Est-ce que l’intelligence artificielle te fait peur, en tant qu’artiste ? Est-ce que ce sont des réflexions que tu as pu avoir autour de l’album ?
Matt, oui, je pense qu’on s’y identifie tous. C’est un truc assez simple qui marche bien, la frustration du rêve contre la réalité, de devoir se confronter à des choses qui sont très prosaïques. Est-ce que je vais avoir de l’argent ? Est-ce que je vais pouvoir avoir un bel appartement ? Est-ce que je vais pouvoir fonder une famille ? Questions qu’on se pose tout le temps en tant que dessinateur (rires). Oui, évidemment, je me suis identifié à lui mais je me suis aussi identifié à tous les autre personnages parce que c’est quand même une histoire de famille, malgré certaines apparences, ils sont assez soudés. Et dans ma famille, on est très soudés aussi donc c’est vrai que j’ai reconnu des choses, essayé d’implémenter certains trucs. Notamment, par exemple, quand Stéphane va voir Matt, des réflexions que mon oncle à moi a pu me faire, des mimiques, dans certains personnages, que mon père ou ma mère peuvent avoir… Et après, sur cette question de l’IA, oui c’est un sujet un peu chaud en ce moment donc, forcément, ça parlait. Et c’est vrai que c’est quelque chose qui me questionne moi-même. D’abord, est-ce que c’est un outil ou pas ? Parce que ce n’est pas clair, en fait. Normalement, un outil, tu apprends à l’utiliser et, si tu sais l’utiliser, tu peux reproduire deux fois exactement la même chose. Sur Photoshop, tu as ta brush, tu peux faire deux fois le même trait. Alors que l’IA, tu peux taper deux fois le même prompt, à seulement une minute d’écart, tu n’auras jamais les mêmes résultats. Donc cette notion d’outil est quand même un peu floue. Et donc le scénario me questionnait là-dessus, sur l’utilisation qu’on allait en avoir.
Tu as parlé d’un projet à venir chez Albin Michel. J’en ai vu un peu sur Instagram : c’est avec Kris et Swann Dupont. C’est quoi, si tu peux en parler ?
Mystère ! (rires) Non, je peux en parler. C’est un polar qui va se dérouler dans les années 70 à Paris, dans le milieu du cinéma porno. C’est l’histoire de deux personnages qui vont avoir des destins croisés. Un flic de 50 ans, un peu inspiré de Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo, qui travaille à la Brigade des mœurs et qui va faire une mission undercover dans ce milieu du cinéma parisien pour surveiller les jeux d’argent de la mafia qui utilise ce type de productions pour blanchir l’argent. L’autre personnage est une jeune réalisatrice, une étudiante en cinéma qui, elle, veut faire ses preuves et montrer qu’on peut faire des films érotiques, des films sur la sensualité, sur le corps mais de vrais films d’auteur et pas simplement des films masturbatoires. Et ces deux personnages vont s’entraider car l’un a l’argent mais pas la connaissance et l’autre a la connaissance mais pas l’argent. Et au moment de la censure et de l’élection de Giscard, ces deux personnages vont signer le dernier film érotique de cette période.
Et là, pareil, on est venu te chercher ?
Alors, là, à la base, c’est une traductrice de chez Albin Michel qui m’avait repéré aussi sur Instagram et m’avait proposé d’aller boire un café à Angoulême. On a donc bu un café et elle a montré mon travail à son boss, Martin Zeller, qui lui a dit tout de suite qu’il aimait mon travail et avait deux projets pour moi. Soit c’était adapter un roman de Franck Bouysse, soit c’était le scénario de Kris et Swann. Franck Bouysse est parti avec une autre maison d’édition pour adapter ses romans donc je me suis retrouvé sur ce projet avec Kris et Swann.
Donc tu n’as même pas eu de choix à faire.
Non et c’était génial parce que je n’avais aucune idée des deux projets qu’il me réservait. Franck Bouysse, j’ai découvert après et j’aime beaucoup son travail, donc je me dis « ah ça aurait pu être génial » mais je ne le connaissais pas à ce moment-là. Et pour le scénario de Kris et Swann, ce qui était génial, c’est que j’avais moi-même cette envie de travailler sur le milieu du cinéma pornographique avec un polar mais je n’aurais jamais été capable de l’écrire ! Ça aurait été trop de documentation. Donc eux ont fait tout ce travail et leur scénario est génial, c’était parfait. Les planètes s’alignent. Maintenant, Martin est parti chez Dargaud et c’est Célina Salvador et Axel Le Gallo qui ont repris le truc et nous suivent.
J’ai suivi sur Instagram tes projets pour le fameux concours que tu n’as jamais gagné. Est-ce que ces albums ont vocation à être publiés un jour ? Les Empreintes, Fausse apparence…
Tu ressors des vieux dossiers ! Fausse apparence, c’est un titre hyper provisoire qui est amené à changer, mais ce projet de polar mi-fiction mi-documentaire…
C’est sur celui-là que tu as fait des animations aussi ?
Oui, c’est ça. Parce que j’ai fait un stage dans la police pour documenter ce projet. J’étais fan de James Ellroy notamment et je voulais raconter un polar. J’étais fan aussi de Memories of Murder [film de Bong Joon Ho] mais je m’étais dit que ce sont des récits qui sont hyper ancrés dans une époque, dans une période et dans un lieu. Je me suis dit « je ne suis pas américain, je ne suis pas coréen, il faut que je fasse un truc belge, bruxellois ». Donc j’ai décidé de faire ce stage parce que les études nous le permettaient, on devait faire un stage et ça pouvait être n’importe quoi. La police de mon quartier m’a accepté et c’était génial.
Ah oui, donc « Bonjour, je suis artiste et je veux représenter la police fidèlement » ?
Oui, « je suis dessinateur, j’aimerais… ». Et ils m’ont dit « bah, c’est génial, oui, viens ». Bon, ils n’ont pas dit ça tout de suite, j’ai dû un peu demander mais quand je suis tombé sur la bonne personne, ils m’ont dit tout de suite oui. D’ailleurs, je remercie énormément la zone de Schaerbeek d’avoir pu faire ça. J’ai fait des patrouilles, des perquisitions… C’était vraiment fantastique. Donc ce projet, avec tout cet investissement, j’ai très envie de le porter. Le problème, c’est qu’à l’époque tu es un inconnu qui débarque avec ça. Ce qui était frustrant, c’est qu’on m’a dit que le projet était bien, maîtrisé, intéressant, mais qu’il n’était pas assez commercial. Parce que ça traitait de la police belge et que le gros du marché est le marché français. Ça, c’était un peu frustrant. Mais, ici, avec les discussions que j’ai eues, on m’a bien fait comprendre qu’il suffit que j’aie un peu plus de bouteille, que mon nom grandisse un peu et là ça pourra peut-être marcher. Ça, c’est un projet que je garde vraiment…
En attendant d’être une star.
Voilà, exactement (rires).
« Voilà, je vous repropose mon projet… »
En plus maîtrisé, parce que j’ai écrit ce truc quand j’avais 20 ans, on est huit ans plus tard, je remarque toutes les naïvetés que j’ai mises dedans.
Au niveau du dessin, c’est déjà très chouette.
Merci beaucoup.
C’est justement pour ça que je demande si ça va arriver un jour.
J’espère ! Je pense quand même que le dessin que j’avais choisi pour ce projet-là n’était pas l’idéal non plus. Il faudrait quelque chose d’un peu plus neutre, je trouve. Quand j’y pense comme ça, c’est ce qui me vient. Les Empreintes, après deux essais avec le même projet à Raymond Leblanc, je me suis dit que ce projet ne passait pas et que je ne pouvais pas éternellement proposer la même chose. Je me suis dit que j’étais trop proche du truc, que ça faisait trop longtemps que je travaillais dessus, qu’il fallait impérativement que je fasse autre chose. Donc, là, j’ai fait un dossier pour participer et c’était Les Empreintes mais c’est finalement le dossier auquel j’ai le moins réfléchi. J’ai vraiment écrit un truc qui m’habitait, cette question du sexisme ordinaire, du harcèlement ordinaire. Me poser la question, en tant qu’homme, de ce que moi j’ai pu faire, peut-être, à certains moments, qui en fait était complètement déplacé ou horrible. J’ai essayé de mettre ça en scène dans un projet de disparition qui était aussi un peu polar, réflexion… Je voulais faire un truc très contemplatif. Pour l’instant, je ne m’imagine pas du tout le reprendre. J’ai fait ce truc en un mois, ça n’a pas marché. J’ai l’impression que c’était un peu stéréotypé aussi. Je n’étais pas assez renseigné, également, sur ces problématiques, je restais très en surface.
D’accord. Et tu as d’autres projets que chez Albin Michel ?
Là, je fais des histoires pour Métal Hurlant. J’ai fait une première histoire qui est parue dans le numéro 10 et une deuxième qui paraîtra dans le numéro 13, qui sortira en novembre. Le thème a été annoncé, c’est « la vengeance ». Ça, c’est génial parce que ça me permet de pratiquer quand même en tant qu’auteur complet. C’est quand même le fantasme, de réussir à faire un livre tout seul.
C’est un souhait.
Oui ! J’essaie quand même toujours d’écrire mes trucs, mes projets au long cours. Mais pour l’instant, ce qui est frustrant, c’est que le projet Albin Michel, même si je l’adore, nécessite que j’y sois à 100 % tout le temps. Je ne fais que ça de mes journées, je suis 12 heures par jour dessus. Heureusement, je préserve mes week-ends. Par exemple, j’aime bien peindre. Ça, je n’ai pas le temps de faire.
Justement, j’allais te demander si un album à la gouache était prévu.
J’adorerais. Oui, parce que j’adore Manuele Fior ou les aquarelles de Gipi. Wow. J’aimerais trop mais c’est long.
Plus tard !
Oui, il faudrait que j’aie le temps de développer le truc, donc ce n’est pas prévu pour l’instant. Mais j’aimerais beaucoup. Par exemple, Benjamin Bachelier, quand il travaille avec Loo Hui Phang, sur Oliphant [Futuropolis, 2023] et là, Smoking [Albin Michel, 2024], qui vient de sortir, qui est incroyable, ça évidemment… Moi, je me dis que je suis là, à me limiter au noir et blanc… J’ai envie d’explorer ces choses-là aussi. Les aquarelles de Gipi et les gouaches de Manuele Fior, oui, ce sont des trucs que j’ai envie de faire. En fait, il y a deux envies, c’est cet équilibre entre faire du beau plastiquement comme le grand public peut l’entendre – est-ce que les corps sont bien représentés ? est-ce que c’est anatomiquement juste ? – et en même temps aller vers une expression personnelle, une écriture personnelle, qui parfois amène des maladresses dans le dessin mais des maladresses qui en fait sont significatives et vont renforcer une émotion. Par exemple, je reprends Benjamin Bachelier, dans Smoking, tout n’est pas juste anatomiquement mais en fait on s’en fout car ça crée un rythme, ça crée une beauté, ça crée un mouvement et ça génère une émotion. Voilà les deux trucs qui me tiraillent. Et, pour moi, les deux auteurs qui ont réussi parfaitement à mélanger ces trucs-là, c’est Jacques Tardi et Pierre-Henry Gomont. Pour l’instant, ce sont un peu mes monstres sacrés !
Et tu es content de la réception de l’album ? Des gens que tu vois en dédicace ? J’ai vu que c’était complet hier !
Et ce matin aussi ! Mais l’après-midi, pas du tout (rires) ! Oui, c’est cool. Quand tu fais de la BD… moi, je ne m’attendais à rien ! Je ne m’attends pas à devenir une star. J’aimerais bien mais non (rires). Donc quand j’ai signé l’album, rien que le fait de signer, j’étais là « ok, c’est gagné ». J’ai eu, pour un premier livre, une belle avance, chez un bon éditeur, tout est déjà gagné, en fait ! Et tout ce que j’ai après, ce n’est que du bonus ! Le fait d’être invité en festival, d’avoir pu aller à Amiens, d’être ici à Quai des Bulles, c’est trop bien. J’ai eu la grande chance d’avoir une expo dans une galerie et de vendre quelques planches originales, c’est incroyable ! J’étais hyper flatté. Mon galeriste, Ludovic Monnier, m’a fait ce cadeau-là. C’était ouf. Il a pris contact avec moi sans savoir que l’album allait sortir et dès qu’il a su que l’album sortait prochainement, il m’a dit « ok, tant pis, ça va être express mais on fait une expo, c’est assez court mais tu auras au moins deux semaines et on fait un truc pour la sortie du livre ». Wow, je ne m’y attendais pas. Mériter ça… (rires)
Tu connaissais le galeriste ?
Pas du tout ! En fait, c’est marrant parce qu’il est super copain avec mon éditrice, Charlotte Raimond. Elle m’avait dit « on a un galeriste avec qui on travaille souvent chez Ankama, à qui on montre des trucs » et je crois qu’en fait ils n’avaient même pas percuté, ils n’avaient pas parlé de moi au préalable. C’est Ludovic de son côté qui est venu me contacter en me disant qu’il aimait ce que je faisais et en me demandant si on pouvait en parler. J’avais dit oui et il m’a demandé « tu fais quoi ? » et « ah, mais tu travailles avec Charlotte ! Mais c’est ma pote ! »
Donc les planètes sont vraiment alignées, quand même !
Oui ! Je touche du bois. Et l’album, oui, j’en suis content. Comme je disais : que du bonus. Et les gens sont trop sympas. Là, Quai des Bulles, c’est la première fois que je dédicace autant, parce que les autres festivals, il y avait un peu moins de monde et un peu moins de passage. C’est trop chouette puisque les gens viennent pour mon dessin. J’ai eu les deux types de profil : vendredi, je n’ai eu que des gens qui m’ont dit « je t’avais repéré à l’avance et je voulais absolument te voir » et ce matin, je n’ai eu que des gens qui m’ont dit « tu es un coup de cœur, je viens de te voir passer ».
Les deux font très plaisir.
Oui !
Merci beaucoup.
Merci à toi.
Propos recueillis par Chloé Lucidarme
Interview réalisée le samedi 26 octobre 2024.
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