- Titre(s) : La Reine de Babylone
- Scénariste(s) : Martin Quenehen
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Bastien Vivès
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Octobre 2023
- Prix : 22,00 €
- EAN : 9782203276208
Venise, octobre 2002. Sémira et Corto rejoignent Celo à une fête qui a lieu sur un yacht, pas pour le plaisir mais pour découvrir la date d’une transaction qui doit avoir lieu entre des généraux serbes et les services de sécurité irakiens. Le marin est là avec sa clique de Bosniaques pour jouer aux pirates dans cette zone où passe tout le trafic des Balkans. Avant, cela concernait l’esclavage, l’or et l’argent, mais aujourd’hui ce sont les armes de l’ex-Yougoslavie et la drogue qui sont au centre du juteux commerce. Sémira est aux commandes de la mission et elle est efficace. Pour se débarrasser d’un corps sans trop éveiller les soupçons des convives à bord, Corto passe dessus bord avec le colis en surprenant sa jolie complice au passage. Le lendemain, Giovanni l’accoste et lui délivre un message de la part de la jeune femme. Un zodiac l’attend au port de Chioggia pour rejoindre Rabac sur la côte croate. Le deal entre Serbes et Irakiens étant maintenu, les pirates lancent leur opération pour récupérer un max de fric. Cependant, rien, absolument rien ne se passe comme prévu et la descente aux enfers semble bel et bien au bout du chemin pour Corto !
Bastien Vivès et Martin Quenehen ne se quittent plus. Les revoilà pour nous proposer une nouvelle collaboration et, qui plus est, une nouvelle fois une aventure de Corto Maltese. Le récit s’inscrit chronologiquement après Océan Noir et constitue en quelque sorte une suite – on y recroise Marcus sur la fin – qui continue de revisiter le mythe tout en gardant l’équilibre parfait entre modernisme et conservatisme. Les ingrédients qui ont fait la réussite de leur précédente proposition, et qui ont fait de la création d’Hugo Pratt ce qu’elle est encore aujourd’hui, sont bien présents et concourent à nous embarquer littéralement de Venise à Babylone, où la mission des pirates dans l’Adriatique aboutit à une dangereuse – presque létale – chasse aux chimères en pleine guerre dans le Golfe Persique pour Corto. Tout cela par amour pour une femme dont le prénom est lourd de sens historique : Sémira pour Sémiramis, une reine légendaire de Babylone, d’où le titre également. Le parti pris de Martin Quenehen de situer l’histoire dans une temporalité beaucoup plus proche de la nôtre rend quelque part le héros plus “palpable” et moins inaccessible pour le simple quidam. Graphiquement, Bastien Vivès est toujours aussi efficace, avec un trait fluide et une subtile exploitation des niveaux de gris qui scellent une identité et servent à merveille cet hommage à l’aventurier Corto Maltese.
Une belle ode à l’amour, à l’aventure, aux rêves, à la liberté… à Corto Maltese en somme !
Stéphane Girardot
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