Titre : Les trois perles de Sa-Skya
Scénariste : Jean Van Hamme
Dessinateur – Coloriste : Christophe Simon
Éditeur : Le Lombard
Parution : Juin 2016
Prix : 14,99€
Alors que Corentin a déjà pris la décision de quitter l’Inde et la ville de Sompur, le Rajah lui propose d’être son successeur à la tête du royaume car il estime qu’il en est digne et lui offre par la même occasion la main de sa fille Sa-Skya. Bien qu’éprouvant beaucoup d’affection pour cette dernière qu’il considère comme une sœur, le jeune breton refuse car il est las de parcourir le monde et aimerait apprendre à lire et écrire afin de pouvoir le comprendre. Sa réponse irrite le Rajah au plus haut point d’autant plus que la princesse Sa-Skya est présente. Après s’être retiré une semaine dans un temple dédié à Krishna – situé à l’écart de la ville – avec ses fidèles compagnons le tigre Moloch et le gorille Belzébuth, il revient et trouve la ville en effervescence. Et pour cause, une des trois perles précieuses du trésor de Sompur vient d’être dérobée. Mais il y a pire. Bien malgré lui, Corentin assiste sans pouvoir intervenir au vol de la seconde. Accusé à tort d’être le voleur, il va se transformer en policier et tout mettre en œuvre pour confondre le coupable afin de prouver son innocence.
Cet album est un magnifique hommage à Paul Cuvelier et au héros qu’il a créé voilà soixante-dix ans. C’est en 1946, le 26 septembre exactement, que Corentin pointe le bout de son nez dans le premier numéro du journal Tintin. Depuis, il est un des personnages emblématiques des éditions du Lombard créées la même année. Cette histoire imaginée par Jean Van Hamme (Largo Winch) était le troisième projet de collaboration avec Paul Cuvelier mais il n’avait pas abouti. Il n’avait d’ailleurs fait l’objet que d’une nouvelle publiée dans un Spécial Super-Tintin dédiée au dessinateur. Précédemment, il y avait eu Le Prince des sables et Le Royaume des eaux noires qui l’avaient convaincu de reprendre les crayons après plusieurs interruptions de la série. Les perles de Sa-Skya conclut donc de belle et houleuse manière le périple en Inde du jeune breton. L’intrigue développée y est intéressante et prenante. De plus, l’ensemble de l’aventure est écrite dans le plus grand respect de l’œuvre originelle et avec toute l’élégance que l’on connait au scénariste. Et, il n’est pas si surprenant que cela de retrouver Christophe Simon pour mettre en images la fin de ce périple. En effet, le style académique et soigné du dessinateur – fan de Corentin et de son créateur depuis sa jeunesse – était tout indiqué pour cela. Une approche graphique « vintage » et très agréable développée – en grande partie – aux côtés de son mentor Jacques Martin qui lui a confié les rênes de son bébé, Alix. Le défi était grand et l’auteur s’en acquitte avec brio. Le rendu des décors et des ambiances de l’Inde sont très réussis.
Les « aficionados » de Paul Cuvelier et de son héros ainsi que les amoureux d’aventure et de l‘Inde seront conquis par ce très bel album.
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Corentin #8”