- Titre(s) : Birmanie, 1954
- Scénariste(s) : Tristan Roulot
- Dessinateur(s) : Christophe Simon
- Coloriste(s) : Alexandre Carpentier
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Septembre 2023
- Prix : 15,95 €
- EAN : 9782808202633
Mis au placard suite à ses prises de décision en Iran, Jean d’Arven doit donner sa réponse pour le poste que le Quai d’Orsay lui assigne en Birmanie afin d’y assurer l’intérim de l’ambassadeur en place, victime d’une intoxication alimentaire et tombé subitement dans le coma. Malgré le fait que Jean considère cette nomination au milieu de nulle part comme une véritable gifle, Jacques arrive à le convaincre de l’accepter en mettant en valeur le défi qu’elle représente. Cela commence bien avec l’accueil de Damien Vayssier qui travaille sous couverture comme attaché militaire de l’ambassade et n’hésite pas à les jauger. Jean doit également être vigilant lors de ses apparitions car chacune d’entre elles est interprétée comme une prise de position dans ce pays en pleine reconstruction postcoloniale où s’entremêlent luttes politiques et conflits religieux. Sans oublier que le pays compte de nombreuses richesses, dont le jade, une source considérable de financement pour quiconque en maîtrise l’exploitation. Heureusement, le jeune diplomate peut compter sur Jacques. Cependant, même ce dernier a quelques petits secrets dont il s’est bien gardé de parler à son ami.
S’appuyant toujours sur les archives déclassifiées du Quai d’Orsay et répondant aux envies d’exotisme de Christophe Simon, Tristan Roulot (La Forêt du temps) envoie ses héros en Birmanie, pays qui est alors en pleine reconstruction postcoloniale. L’auteur associe une nouvelle fois avec bonheur aventure fictionnelle et Histoire et nous embarque littéralement dans un récit passionnant et éclairant. Malgré une grande complexité, tant au niveau politique que religieux, le contexte y est très clairement présenté et finement intégré. De fait, tout est crédible. De plus, les coups de théâtre et rebondissements ne manquent pas, à l’image de celui concernant Jacques par exemple. Le scénariste nous dévoile, dès la deuxième séquence de l’album, quelque chose le concernant que son ami de toujours Jean ne sait absolument pas, une donnée qui ajoute un peu plus de piment à ce deuxième tome d’une série qui n’en manque déjà pas. L’interprétation graphique de Christophe Simon (Kivu) est au diapason. Le dessinateur tient parfaitement ses personnages et nous régale avec les décors, une prestation dans le ton et complètement dans l’époque, avec un trait classieux et vif à souhait. Le dessinateur peut d’ailleurs compter sur Alexandre Carpentier et sa belle mise en couleurs pour la mettre en exergue.
Un deuxième opus tout aussi passionnant et instructif que le précédent. Dans quel pays et quels méandres diplomatiques les auteurs nous entraîneront-ils en 1955 ?
Stéphane Girardot
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