Titre : Cash Cowboys
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Amazing Améziane
Éditeur : Le Lombard
Parution : Juin 2019
Prix : 22,50€
Pour sa retraite, Sam Hicks pensait être bien planqué à Mexico. Il constate à ses dépens qu’il avait tort. En fait, le S.A.S. ne l’a jamais perdu de vue et l’a laissé tranquille pendant un temps tout simplement parce qu’il n’avait pas mal viré comme certains. Il était sûr d’en avoir fini avec ces missions commando très dangereuses jusqu’à ce jour où son ancien supérieur, le Colonel Wright, se déplace en personne pour lui proposer une mission qu’il ne peut pas refuser. L’ancien soldat rempile donc au service de sa Majesté et infiltre « undercover » l’armée privée Darkwater où il retrouve d’anciennes connaissances et d’anciens partenaires. Le groupe de « cash cowboys » auquel il appartient doit protéger une usine à la frontière mexicaine qui est dans le viseur des Zetas. En effet, les narcotrafiquants mexicains recherchent pour leur business les vestiges d’un tunnel secret qui reliait les États-Unis au Mexique sur lesquels elle serait construite. Après le succès de l’opération, il ne lui reste plus qu’à avancer dans ce panier de crabes sans trop se faire remarquer car tous ces militaires sont aussi fêlés et surentraînés que lui mais ne sont loyaux qu’envers leur compte en banque. Une tâche qui s’avère bien délicate.
Derrière cette couverture explosive, c’est un one shot sur-vitaminé de plus de 200 pages qui vous attend. Une fiction très divertissante qui colle assez à la réalité. En effet, iI y est question d’armée privée, de pouvoir politique et de narcodollars entre autres. Une BD complètement à l’image de son créateur Amazing Améziane (Muhammad Ali, Desperados Housewives, Fissa, papa, etc.), tout simplement parce que quasiment toutes les références/influences du 7ème et du 9ème Arts qui constituent l’essence même de l’auteur sont présentes dans Cash Cowboys, de Frank Miller à Akira Kurosawa, en passant par Christopher McQuarrie ou encore le scénariste Garth Ennis pour ne citer qu’eux et sans être exhaustif. Et il a même réussi à placer les paroles d’une de ses chansons fétiches, Sympathy for The Devil des Rolling Stones. De plus, l’action se déroule des deux côtés de la frontière de son pays de cœur, le Mexique. De fait, Améziane prend un immense plaisir (ou un énorme pied, c’est comme on veut !) à nous partager sa production. Cela se ressent aisément au travers de ses dialogues pleins de « punchlines » (« Le C4, c’est comme les amis. On en a jamais assez !») et truffés de clins d’œil tout comme ses dessins. L’énergie transpire des planches grâce à des cadrages efficaces et une mise en couleurs toujours bien sentie en fonctions des situations et ambiances. Il bouscule et captive les lecteurs avec une histoire qui ne suit pas un fil chronologique régulier, mais qui est parfaitement construite, et où les protagonistes sont bien travaillés. Malgré cet univers à base de testostérone, les femmes sont bel et bien présentes et ne font pas de la figuration. Umata forever ! Il y a même de l’amour dans tout ce raffut et vous verrez que Sam Hicks a un cœur.
Un divertissement 100% Amazing, 100 % Améziane et 100% Punchy. What else ?
Stéphane Girardot
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