Titre : Muhammad Ali
Scénariste : Sybille Titeux de la Croix
Dessinateur – Coloriste : Amazing Ameziane
Éditeur : Le Lombard
Parution : Septembre 2015
Prix : 19,99€
Tout commence de manière fortuite dans les années cinquante à Louiseville (Kentucky) où le jeune Cassius Clay qui, après s’être fait volé son vélo, se retrouve dans une salle de boxe devant Joe Martin, un flic blanc, pour porter plainte. Le déclic qui se produit à cet instant même le mènera jusqu’aux J.O. de Rome en 1960 où il remporte la médaille d’or. Le jeune boxeur, à peine âgé de dix-neuf ans, décide de passer professionnel. Mais ce titre est loin de changer les mentalités ségrégationnistes de l’époque. Après sa première victoire dans le circuit pro, celui que l’on appelle «Louisville Lip» ou encore «The greatest» part à Miami avec son entraineur Angelo Dundee. Là-bas il rentre en contact avec la «Nation of Islam». Il y côtoie Elijah Muhammad, le fondateur du mouvement, et sera très proche de Malcom X. Grâce à sa technique et son acharnement, il devient champion du monde poids lourds WBA en 1964. Cassius annonce alors sa conversion à l’Islam et devient Muhammad Ali. Ayant déjà une grande renommée sur tout le territoire des États-Unis, il va devenir une véritable icône pour l’ensemble du peuple noir américain et bien plus encore. Ceci est l’histoire d’une légende …..
Lecteur, tu sais que j’aime bien te bousculer de temps en temps dans tes habitudes ! Oui, les propos que tu vas lire te sembleront certes dithyrambiques. Mais ce roman graphique le mérite amplement tant la prose de Sybille Titeux de la Croix (L’apparition) glisse comme le miel dans la bouche, tant cette douceur est cueillie par le graphisme puissant d’Amazing Améziane. Un mélange sucré-salé qui n’omet absolument rien sur la vie de cette légende qu’est Cassius Clay rebaptisé Muhammad Ali. Toutes les facettes de sa personnalité sont abordées. Les écrits sont fluides, d’une précision chirurgicale et, bien que relatant la vie d’un homme, ces derniers ne sont à aucun moment ennuyeux. Bien au contraire, ils sont captivants. La manière dont la scénariste s’adresse à «The greatest» lui-même met en place une certaine intimité qui donne de la légèreté face à la violence des combats mais aussi en regard de la gravité de la situation ségrégationniste qui sévit tout au long du récit. En effet, l’approche politique de la période n’est absolument pas négligée car elle fait partie intégrante de la légende. De même que les considérations religieuses – Cassius Clay embrasse la religion musulmane – et le côté historique – de grands hommes ont croisé la route du boxeur – sont parfaitement intégrés. D’un point de vue graphique, le travail que fournit l’«Amazing» Améziane est ahurissant, tout comme nous avions déjà pu l’apprécier – kiffer est plus approprié – avec Clan. Le dessinateur n’hésite pas à mixer différentes techniques pour donner le meilleur rendu possible, quelque chose de littéralement différent de ce que l’on a l’habitude de voir. Un fait qui se vérifie jusque dans la mise en couleurs avec une sensibilité chromatique vraiment particulière et percutante. Et que dire de la dynamique des combats, si ce n’est : WOW ! En résumé, Sybille «float like a buttelfy» et Améziane «sting like a bee» !
Un chef d’oeuvre tant au niveau narratif que graphique !
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Stéphane Girardot
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4 Responses à “Muhammad Ali”